Annexions, mobilisation... Poutine choisit l'escalade

L'Ukraine accusée par la Russie d'avoir attaqué un dépôt pétrolier sur son territoire

Léa Coupau avec l'AFP
Publié le 1 avril 2022 à 12h58
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Source : TF1 Info

Ce vendredi 1er avril, un dépôt de stockage de pétrole a été touché dans la ville russe de Belgorod.
Le gouverneur local accuse les Ukrainiens d'avoir mené une attaque à l'hélicoptère.
Si le Kremlin condamne l'agression, Kiev n'a toujours pas confirmé la frappe.

C'est la première fois que la Russie fait état de frappes ukrainiennes sur son territoire. Ce vendredi 1er avril, un responsable russe accuse Kiev d'avoir mené une attaque à l'hélicoptère contre un "dépôt de pétrole" dans la ville de Belgorod, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Pour le Kremlin, cette agression pèsera sur les prochains pourparlers entre les deux pays. De son côté, l'Ukraine n'a toujours pas confirmé la frappe.

Huit cuves de pétrole en flammes

Tôt ce vendredi matin, "un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne, entrés sur le territoire russe à basse altitude", a déclaré le gouverneur de la région Viatcheslav Gladkov sur Telegram. Selon le ministère russe des situations d'urgence, plus de 194 sauveteurs et 59 équipements sont mobilisés pour éteindre les huit réservoirs en feu. D'après leur dernier bilan, l'incendie n'aurait fait aucun blessé.

L'entreprise publique Rosneft, propriétaire des lieux, a affirmé avoir évacué son personnel. Par ailleurs, le directeur d'une typographie, près du lieu de l'attaque, a indiqué que sa société avait été touchée par des tirs d'hélicoptères. "Ils nous ont tiré dessus avec des roquettes (...) Les fenêtres sont endommagées, du matériel est détruit ou endommagé (...) le toit est abimé", a-t-il assuré à l'agence publique TASS. Les résidents des rues adjacentes, eux, ont été transférés en bus vers un gymnase.

Le dépôt pétrolier de Belgorod aurait été visé, ce vendredi, par les frappes de deux hélicoptères ukrainiens.
Le dépôt pétrolier de Belgorod aurait été visé, ce vendredi, par les frappes de deux hélicoptères ukrainiens.

Un impact sur les futurs pourparlers

Après la frappe, des médias locaux russes ont observé de longues files de véhicules devant des stations-services, par crainte d'une pénurie d'essence. Le ministre russe de l'Énergie Nikolaï Choulguinov a assuré qu'il n'y avait pas de crainte à avoir à ce sujet.

Pour le Kremlin, qui a promis de "réduire radicalement" son activité militaire autour de Kiev et de Tchernihiv, le geste ne restera pas sans conséquence. "Il est clair qu'on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations", a estimé Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe. De son côté, Igor Konachenkov, porte-parole russe de la Défense, n'a fait aucun commentaire sur la situation. Mais a réassuré les Russes de leur "supériorité absolue dans les airs", en évoquant la destruction de cinq dépôts de munitions et d'un dépôt de carburant ukrainiens ces 24 dernières heures.

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Mercredi, des explosions avaient eu lieu dans un dépôt de munitions de la région de Belgorod, sans que les autorités russes expliquent clairement la cause de l'incident. Le 25 février, des médias locaux et ukrainiens avaient également évoqué une frappe de Kiev contre une base aérienne russe près de Rostov. Là encore, elle n'a pas été confirmée officiellement.


Léa Coupau avec l'AFP

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