Au 89ème jour de guerre en Ukraine, les troupes russes continuent d'occuper le sud-est du pays.Lors de l'ouverture du Forum économique mondial de Davos, Volodymyr Zelensky a obtenu d'une vingtaine de pays l'envoi d'armes supplémentaires.Dans le même temps, son épouse alertait l'OMS des conséquences psychologiques de la guerre.
Si la vie reprend son cours dans la capitale ukrainienne, ainsi que dans les villes environnantes, il n'en est rien à l'est du pays. Les troupes russes continuent d'asphyxier les régions de Kharkiv, de Kherson ou encore de Zaporijjia. Alors que la ville de Severodonetsk a été bombardée ce lundi, Volodymyr Zelensky a pris part à l'ouverture du Forum économique mondial de Davos en visioconférence. Lors de cette réunion annuelle, organisée en Suisse jusqu'au 26 mai, le chef de l'État ukrainien a exhorté les dirigeants mondiaux à envoyer à son pays plus d'armes pour continuer de résister aux forces russes.
20 pays vont fournir plus d'armes à l'Ukraine
Participation de Volodymyr Zelensky au Forum économique mondial. Ce lundi, lors d'une visioconférence à l'ouverture du sommet de Davos en Suisse, le chef de l'État ukrainien a exhorté les dirigeants politiques et économiques mondiaux à prendre les sanctions "maximum" et à ne plus avoir "aucun commerce avec la Russie". Il a réclamé davantage d'armes pour son pays : "L'Ukraine a besoin de toutes les armes que nous demandons, pas seulement de celles qui ont été fournies". Lors d'une réunion virtuelle du "Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine", 44 pays ont ainsi discuté de l'assistance militaire à apporter à l'Ukraine. 20 d'entre eux se sont engagés à fournir des armes supplémentaires à l'Ukraine, tandis que d'autres entraîneront l'armée ukrainienne, a annoncé le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin.
Olena Zelenska alerte l'OMS. Dans le même temps, l'épouse du président ukrainien, Olena Zelenska, a interpellé, lundi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les "horreurs" inimaginables causées par les forces russes en Ukraine. "L'OMS s'est engagée à protéger les droits de l'Homme les plus essentiels à la vie et à la santé", mais, "aujourd'hui", ceux-ci "sont violés en Ukraine", a-t-elle asséné. "Aucun Ukrainien, qu'il soit adulte ou enfant, ne peut être sûr qu'il se réveillera demain" et qu'un missile n'atteindra pas sa maison. "Les médecins ne peuvent pas être sûrs que leurs ambulances ne seront pas bombardées". Elle a également évoqué les conséquences à long terme de la guerre, en particulier sur le plan de la santé mentale, un défi que son pays entend relever avec le soutien de l'OMS.
À Tokyo, Joe Biden maintient la pression. En déplacement dans la capitale japonaise, le président américain Joe Biden a, lui aussi, maintenu la pression sur Moscou, rappelant que la Russie devait "payer un prix à long terme" en matière de sanctions imposées par les États-Unis et ses alliés occidentaux, au regard de la "barbarie en Ukraine". "Il ne s'agit pas seulement de l'Ukraine", a développé le président américain. Car si "les sanctions n'étaient pas maintenues à de nombreux égards, alors quel signal cela enverrait-il à la Chine sur le coût d'une tentative de prise de Taïwan par la force ?" En raison de ces sanctions, de nombreuses multinationales américaines, comme McDonald's la semaine dernière, ont quitté la Russie. À celles-ci, s'est ajouté ce lundi, le géant Américain Starbucks qui a annoncé la fermeture imminente de 130 cafés dans le pays.
Prison à vie pour Vadim Chichimarine
Prison à vie pour le soldat russe, Vadim Chichimarine. Ce sergent de 21 ans a été condamné, lundi à Kiev, à la prison à vie pour le meurtre d'un civil. C'est la première condamnation pour "crime de guerre" en Ukraine depuis le début de l'offensive lancée par Moscou. Vadim Chichimarine a reconnu avoir tué un civil de 62 ans qui poussait son vélo tout en téléphonant. "Le meurtre a été commis avec une intention directe", a déclaré le juge. "Chichimarine a violé les lois et coutumes de la guerre". Le soldat va faire appel de sa condamnation, selon son avocat. Pour l'heure, l'Ukraine a ouvert plus de 12.000 enquêtes pour crimes de guerre depuis le début du conflit, d'après le parquet.
Severodonetsk, ville stratégique bombardée dans la bataille du Donbass. Le sort de cette ville du sud-est de l'Ukraine pourrait ressembler à celui de Marioupol. Dans son allocution télévisée du soir, Volodymyr Zelensky a prévenu : "Les prochaines semaines de guerre seront difficiles." "Les occupants russes s'efforcent de montrer qu'ils n'abandonneront pas les zones occupées de la région de Kharkiv (nord-est), qu’ils ne rendront pas la région de Kherson (sud), les territoires occupés de la région de Zaporijjia (sud-est) et le Donbass (est). Ils renforcent leurs positions ailleurs". La situation est même "extrêmement difficile" dans le Donbass, où Moscou - qui y a rassemblé ses forces après avoir échoué à prendre Kiev - bombarde intensément Severodonetsk. Les Russes "cherchent à éliminer tout ce qui est vivant" dans la région, a accusé le président Zelensky.
87 morts dans un bombardement dans le nord
87 morts dans un bombardement à Desna (nord). Quatre-vingt-sept personnes sont mortes dans une attaque russe le 17 mai dernier contre une base militaire ukrainienne dans le nord du pays, selon le président Volodymyr Zelensky qui a donné ce nouveau bilan lundi. "Aujourd'hui, sous les décombres à Desna, il y a 87 victimes. 87 cadavres, des victimes qui ont été tuées", a-t-il affirmé lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) de Davos (Suisse). La frappe a visé ce village, situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Kiev, dans la région de Tcherniguiv, qui abritait un grand camp d'entraînement militaire. Ce jour-là, les secours avaient fait état de huit morts et douze blessés. Il s'agissait d'une attaque inhabituelle dans la région. Ce bilan pourrait être l'un des plus meurtriers des bombardements russes en Ukraine depuis le début de la guerre.
Trois morts et six blessés dans la région de Donetsk. À ce triste bilan, s'ajoutent ce lundi au moins trois personnes tuées et six blessées, dans le sud-est de l'Ukraine, selon le gouverneur Pavlo Kyrylenko, après déjà sept morts recensés la veille.
Un maire prorusse blessé à Energodar (sud-est). Toujours dans le sud-est du pays, un maire désigné par Moscou pour diriger Energodar, sous contrôle russe, a été blessé dans une explosion, ont annoncé les autorités locales ce lundi, avant de préciser qu'il était désormais hors de danger. "Le maire, malheureusement, a subi des brûlures et des blessures, mais sa vie et celle de ses gardes du corps ne sont pas en danger", a déclaré un responsable prorusse de la sécurité, Alexeï Selivanov. Ce dernier a dénoncé par ailleurs une attaque des "services secrets ukrainiens" ayant pour objectif d'"intimider la population civile" des territoires conquis par l'armée russe. Le Kremlin, lui, a dénoncé un "attentat" de la part de l'Ukraine.
Ces événements interviennent à la veille de la reprise du procès en appel de Alexeï Navalny, principal opposant de Vladimir Poutine, et une semaine avant le sommet extraordinaire, très attendu, du Conseil européen sur l'Ukraine le 30 mai prochain.