Ukraine : Marioupol résiste, Zelensky accuse Moscou de vouloir "détruire" le Donbass... Le point sur la situation

T.G. avec l'AFP
Publié le 18 avril 2022 à 6h26, mis à jour le 21 avril 2022 à 19h18

Source : JT 13h WE

Les soldats ukrainiens ont refusé de se soumettre à l'ultimatum de la Russie sur Marioupol.
Depuis Kiev, Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de vouloir "anéantir d'autres villes" dans le Donbass, à l'est.
Les faits marquants des dernières 24 heures.

Au 53ème jour de l'invasion russe en Ukraine, les derniers soldats ukrainiens présents dans la ville martyre de Marioupol ont continué à se battre après plus d'un mois de siège et de bombardements de l'armée russe. Moscou avait émit un ultimatum enjoignant les troupes restantes à déposer leurs armes et à évacuer ce port stratégique à la mi-journée dimanche, "seule chance" pour elles d'être épargnées, avait promis le ministère russe de la défense sur Telegram.

Toujours retranchées dans le complexe métallurgique d'Azovstal, les forces ukrainiennes ont donc, semble-t-il, refusé de s'y plié. "Non, la ville n'est pas tombée. Nos soldats y sont toujours. A l'heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol", a répondu le premier ministre ukrainien Dnys Chmygal à la chaîne de télévision américaine ABC. 

"Ni nourriture, ni eau, ni médicaments"

Situation humanitaire préoccupante à Marioupol. Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, "la situation à Marioupol reste aussi grave qu'elle peut l'être. Tout simplement inhumaine". "Il n'y a ni nourriture, ni eau, ni médicaments" à Marioupol, a-t-il ajouté auprès de médias, accusant Moscou de "refuser" la mise en place de couloirs humanitaires pour l'évacuation des civils. Dans ce contexte, la vice-première ministre ukrainienne a annoncé la suspension de ces couloirs, faute d'accord avec la Russie sur un arrêt des tirs.

D'après le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) David Beasley, plus de 100 000 civils sont au bord de la famine et sont dépourvus de chauffage à Marioupol.

Les bombardements continuent

Le Donbass sous "bombardement constant". Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de vouloir "achever et détruire" toute la région orientale du Donbass, promettant que tout serait fait pour la défendre. "Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d'autres villes et d'autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk (les deux principaux oblasts du Donbass, ndlr)", a-t-il déclaré dans un message-vidéo. Le chef d'Etat a par ailleurs rappelé aux alliés occidentaux que, selon lui, "la nécessité d'un embargo sur les livraisons de pétrole en provenance de Russie s'impose chaque jour davantage". 

"Le bombardement constant de la région (de Lougansk) se poursuit", a dans le même temps déploré son gouverneur ukrainien, Serguiï Gaïdaï. La localité de "Zolote a été durement touchée aujourd'hui. Ils ont délibérément visé un immeuble de cinq étages (...) Deux personnes ont été tuées et cinq blessées". Le ministère russe de la défense a assuré dimanche que "des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions" à Barvinkove, dans la région d'Izioum, et à Dobropillia, près de Donetsk. 

Nouvelles victimes civiles à Kharkiv. Plus au nord, à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, au moins cinq personnes ont péri dimanche et 20 autres blessées dans une série de frappes russes, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov."Rien que ces quatre derniers jours, 18 personnes ont été tuées et 106 blessées" dans les bombardements sur cette cité, a de son côté assuré la présidence ukrainienne. Des journalistes de l'Agence France-Presse présents sur place ont entendu deux bombardements et vu cinq incendies se propager dans les quartiers d'habitation du centre-ville.

De nouveaux tirs près de Kiev. Moscou a annoncé dimanche avoir tiré des missiles de haute précision sur une usine de munitions près de Brovary. Cette région autour de la capitale ukrainienne avait été relativement épargnée par les bombardements depuis le retrait de l'armée russe de la zone fin mars. Mais ces trois derniers jours, les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires, mettant à exécution leur menace d'intensifier leurs attaques dans la région suite à la destruction jeudi du fleuron de leur flotte en mer Noire.

Poutine "dans sa propre logique de guerre"

L'"échec" du dialogue vu des Européens. Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a regretté dimanche l'inefficacité apparente du "dialogue" avec le président russe Vladimir Poutine, constatant que ces contacts n'empêchaient pas "l'horreur" de se poursuivre en Ukraine. Selon le chancelier autrichien Karl Nehammer, qui a rencontré le chef du Kremlin lundi à Moscou, le président russe est "maintenant dans sa propre logique de guerre" et "croit qu'il est en train de gagner la guerre".

Macron et Biden invités à Kiev. Volodymyr Zelensky a déclaré ce dimanche avoir invité Emmanuel Macron à se rendre dans en Ukraine pour constater que les forces russes commettent un "génocide", terme que le président français s'est jusqu'ici refusé à employer. Le président américain Joe Biden a lui aussi été invité ce dimanche à se rendre dans le pays.

"Pâques de guerre", selon le pape. Alors que la fête de Pâques était célébré dans plusieurs villes d'Ukraine épargnées par les combats, le pape François a appelé depuis Rome les dirigeants à "entendre le cri de paix des gens" en cette "Pâques de guerre", évoquant à nouveau l'Ukraine comme "martyrisée".


T.G. avec l'AFP

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