Guerre en Ukraine : le conflit s'enlise

Deux redoutables "drones tueurs" pour un dollar : l'offre d'une société américaine à l'Ukraine

par A.B. avec AFP
Publié le 2 février 2023 à 10h14
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Source : JT 20h Semaine

Une filiale de General Atomics a annoncé son intention de livrer des drones de combat sophistiqués à l'Ukraine.
Des appareils de pointe qu'elle pourrait lui fournir pour un dollar symbolique.
La société n'attend plus que le feu vert du gouvernement américain.

Ils font partie des drones les plus redoutables des forces armées. La société de défense américaine General Atomic Aeronautical Systems, filiale de General Atomics, a indiqué qu'elle souhaitait livrer un Reaper - aussi appelé "drone tueur" - et un Grey Eagle à l'Ukraine pour un dollar symbolique, alors que les appareils sont vendus en temps normal plusieurs millions. L'entreprise n'attend plus que l'approbation du gouvernement américain pour finaliser la transaction, une autorisation qu'elle assure demander depuis des mois à Washington.

Les deux drones, utilisés par les forces armées américaines lors d'opérations de surveillance et d'attaques ciblées en Afghanistan, en Syrie, ou encore en Irak peuvent parcourir de longues distances à moyenne altitude. Ils font partie des technologies qui permettraient de renforcer les capacités de défense de l'Ukraine dans la guerre qui l'oppose à la Russie, assure le constructeur.

"Gagner cette guerre"

Les États-Unis ont déjà fourni à Kiev plusieurs petits drones de combat et de surveillance, mais aucun ne bénéficiaient des technologies et des capacités de longue portée des Reaper et des Grey Eagle de General Atomics. "Depuis le début de l'invasion russe, nous avons commencé à chercher des manières de répondre aux demandes des forces ukrainiennes avec nos produits notamment le Reaper MQ-9 et le Gray Eagle MQ-1C", a déclaré le directeur général de General Atomics Aeronautical Systems, Linden Blue dans un communiqué.

Les deux appareils qui pourraient être livrés sont des drones d'entraînement. Ils seraient accompagnés d'une station de contrôle et d'autres équipements. La société a également proposé de former gratuitement les forces ukrainiennes pour pouvoir contrôler les engins. Toutefois, l'Ukraine ou un autre acteur devra payer pour le transport des drones - estimé à 10 millions de dollars - et la mise en place de l'opération pour les faire voler au-dessus du champ de bataille, a précisé le directeur général de l'entreprise qui a estimé qu'il était "grand temps d'aider les forces ukrainiennes au niveau du renseignement nécessaire pour gagner cette guerre".

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Autre problème pour Kiev, l'entretien de ces deux fleurons militaires coûte également très cher : environ huit millions de dollars chaque année pour leur maintenance, qui restera à la charge des autorités ukrainiennes. Mais la transaction n'est pas encore conclue, car l'administration Biden rechigne à envoyer de tels appareils en Ukraine, où leurs secrets technologiques, et notamment leurs capteurs et caméras, pourraient tomber entre des mains ennemies. Le gouvernement américain n'a d'ailleurs toujours pas donné son autorisation, pourtant indispensable pour la livraison des deux drones. 

La Bayraktar, symbole de la résistance

Kiev a multiplié les appels, ces derniers jours, pour recevoir davantage d'armes de ses alliés occidentaux, alors que les autorités craignent une offensive d'ampleur de Moscou à l'approche du premier anniversaire de l'invasion, le 24 février prochain. Elles réclament en particulier des missiles de haute précision d'une portée de plus de 100 kilomètres pour détruire les lignes d'approvisionnement russes afin de surmonter son déficit en nombre d'hommes et en armement. 

L'Ukraine possède également déjà des drones de haute technologie avec les appareils turcs TB2, donnés par la société Bayraktar, concurrent General Atomics Aeronautical Systems. Les engins sont d'ailleurs devenus des symboles de la résistance ukrainienne face à la Russie et les commandes pour les TB2 ont explosé à travers le monde, provenant notamment du Pakistan, du Maroc, du Mali ou encore du Koweït.


A.B. avec AFP

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