"La Russie a étranglé la démocratie" : Joe Biden, dans un discours offensif, cible Vladimir Poutine

Y.R.
Publié le 26 mars 2022 à 20h10, mis à jour le 26 mars 2022 à 21h36
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Source : TF1 Info

Dans un discours offensif, prononcé depuis Varsovie, samedi 26 mars, le président américain, Joe Biden, a apporté son entier soutien au peuple ukrainien.
Le locataire de la Maison Blanche a aussi fait passer un message ferme à Vladimir Poutine, qualifié de "dictateur" qui nourrit un "projet impérial".

Un discours offensif que les équipes de Joe Biden présentait comme "majeur". Au deuxième jour de sa visite en Pologne, qui l'a conduit, samedi 26 mars, à s'entretenir avec deux ministres ukrainiens et à rencontrer des réfugiés ayant fui la guerre en Ukraine, Joe Biden a pris la parole depuis le château royal de Varsovie. En préambule, le président américain a affirmé que la bataille "entre la démocratie et l'autocratie" allait être longue. "Cette bataille ne sera pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous", a-t-il déclaré, assurant aux Ukrainiens : "Nous sommes à vos côtés."

Souhaitant éviter le conflit avec les forces russes, il a tout de même lancé un avertissement à Moscou. "Les forces américaines sont présentes pour défendre les alliés de l'Otan", a-t-il déclaré, rappelant son attachement à l'article 5 du traité de l'Otan, "un devoir sacré" pour les États-Unis. Gage de protection, cet accord prévoit qu'une attaque contre l'un des pays membres de l'Alliance militaire vaut attaque contre tous ses membres. Joe Biden a ainsi prévenu la Russie de "ne même pas penser à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan", rappelant que "les forces américaines sont présentes pour défendre ses alliées."

Cette guerre est d'ores et déjà un échec stratégique
Joe Biden, président des États-Unis

Pendant près d'une demi-heure, le locataire de la Maison Blanche a dénoncé "les mensonges" de son homologue russe pour justifier l'offensive armée sur l'Ukraine, qualifiant notamment la dénazification de prétexte "cynique" et "absurde". "(Vladimir) Poutine a refusé toute négociation avec des mensonges", a-t-il dénoncé, précisant que Volodymyr Zelensky, "élu démocratiquement", "est juif" et que "sa famille s'est battue contre l'Holocauste." 

Ne retenant pas ses coups, l'ancien vice-président de Barack Obama a aussi accusé la Russie "d'étrangler la démocratie, sur une terre qui ne lui appartient pas". "Nous faisons face à l'ambition de quelques-uns qui souhaitent prendre le dessus sur les autres", a-t-il poursuivi, accusant "le dictateur" Vladimir Poutine de vouloir "obtenir le contrôle absolu et déstabiliser l'ordre international" pour nourrir son "projet impérial". Mais "cette guerre est d'ores et déjà un échec stratégique", a assuré Joe Biden, estimant que l'invasion russe ordonnée par le maître du Kremlin a renforcé l'Ukraine, l'Otan et l'Occident, alors qu'il visait justement l'objectif inverse. "Il a déclenché quelque chose qu'il n'avait jamais envisagé", obtenant "en quelques mois, ce qui, en temps normal, aurait pris des années."

Pour l'amour de Dieu, cet homme ne doit pas rester au pouvoir
Joe Biden, président des États-Unis

Insistant aussi sur les nombreuses sanctions financières prises à l'encontre de Moscou, le président des États-Unis a jugé que "le cœur de l'économie russe est touché". "Bientôt la Russie ne fera même plus partie des grandes économies du monde", a-t-il prédit, assurant que le PIB russe allait "être divisé par deux". "Vladimir Poutine est responsable de tout cela", a-t-il martelé, avant de s'adresser directement au peuple russe. "Sachez que vous n'êtes pas notre ennemi", a-t-il tenu à nuancer. "Vous ne souhaitez pas non plus tuer des innocents et assiéger des villes entières. (...) Vous ne méritez pas cette guerre." Avant de conclure, sous les applaudissements, en implorant, "pour l'amour de Dieu, cet homme ne doit pas rester au pouvoir." 

Cette phrase a pu être interprétée comme un appel de Joe Biden à un "changement de régime" en Russie. Mais la Maison Blanche a rapidement précisé ces propos : "Ce que le président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime."


Y.R.

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