Guerre en Ukraine : des centaines d'arrestations arbitraires et de détentions forcées recensées

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 9 septembre 2022 à 14h19

Source : JT 20h Semaine

L'ONU a documenté au moins 416 détentions arbitraires perpétrées en territoire occupé par la Russie.
Mais aussi, 51 arrestations arbitraires et 30 disparitions forcées perpétrées du côté des forces ukrainiennes.
Parmi l'ensemble de ces détenus, 16 ont été retrouvés morts et 166 ont été libérés.

L'ONU a indiqué, ce vendredi 9 septembre, avoir documenté plus de quatre cents détentions arbitraires et disparitions forcées par les forces russes en Ukraine, ainsi que 51 arrestations arbitraires par les forces ukrainiennes. L'institution internationale recense au moins 416 personnes victimes de détentions arbitraires et de disparitions forcées dans le territoire occupé par la Russie, ou dans des zones contrôlées par les forces armées russes, et les groupes armés affiliés au moment des faits. 

Mais également, 51 arrestations arbitraires et 30 autres cas s'apparentant à des disparitions forcées perpétrées, cette fois-ci, par les forces de l'ordre ukrainiennes. L'ONU a obtenu un "accès sans entrave" aux lieux de détention contrôlés par Kiev, tandis que Moscou n'a pas autorisé l'accès aux prisonniers de guerre détenus sur son territoire ou dans les zones contrôlées par des forces pro-russes, a indiqué Mathilda Bogner, en charge de la surveillance des droits de l'homme en Ukraine.

L'ONU a également connaissance d'au moins quatre prisonnières de guerre enceintes et détenues par Moscou et les groupes armés affiliés. La mission a par ailleurs reçu des informations sur la situation désastreuse dans la prison d'Olenivka, en territoire séparatiste dans l'Est de l'Ukraine, où de nombreux prisonniers de guerre ukrainiens souffriraient de maladies infectieuses, dont l'hépatite A et la tuberculose. Sur le territoire contrôlé par l'Ukraine, l'ONU a également observé des cas de torture et de mauvais traitements de prisonniers de guerre, généralement lors de leur capture, au cours des premiers interrogatoires, ou encore de leur transport vers des camps d'internement.

Actes de torture et mauvais traitements

"Cette situation est d'autant plus préoccupante que nous avons documenté que des prisonniers de guerre aux mains" des forces armées russes ou des groupes armés affiliés ont subi des "actes de torture et des mauvais traitements" et que, "dans certains lieux de détention, ils ne disposent pas de nourriture, d'eau, de soins de santé et d'installations sanitaires adéquats", a ajouté la représentante onusienne. Parmi l'ensemble de ces détenus, 16 ont été retrouvés morts et 166 ont été libérés.

Depuis le début de l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine en février dernier, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme rassemble des informations sur une série de violations dont sont victimes les prisonniers de guerre. La torture notamment, si elle est prouvée devant un tribunal, "serait un crime de guerre", a rappelé Matilda Bogner.


Léa LUCAS avec AFP

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