Le barrage de Kakhovka, en Ukraine, a cédé mardi dernier, provoquant des inondations sur les rives du Dniepr.Kiev et Moscou s'accusent mutuellement d'être responsable de la destruction de cette infrastructure.Les derniers éléments semblent confirmer la piste du sabotage.
Les deux parties se renvoient la balle. Mais les faits sont têtus. Alors que la destruction du barrage de Kakhovka, en Ukraine, impacte des milliers de vies de chaque côté du Dniepr, les derniers éléments parus ce vendredi 9 juin apportent un début de réponse sur l'origine du drame. Les preuves d'un sabotage de l'infrastructure se multiplient, au détriment de la version russe.
La piste russe mise à mal
Depuis que la structure a cédé, déversant ses 18 milliards de tonnes d'eau, Moscou assure qu'elle a fini par lâcher du fait de dommages subis lors de bombardements ukrainiens au cours des mois précédents. De son côté, Kiev a toujours évoqué des saboteurs russes. Une théorie dont l'Ukraine affirme détenir les preuves. Vendredi, le service de sécurité intérieure ukrainien (SBU) a assuré avoir intercepté un appel téléphonique montrant qu'un "groupe de sabotage" russe a fait exploser la centrale hydroélectrique et le barrage du sud de l'Ukraine. Dans l'extrait audio de 90 secondes de cette conversation présumée, publié sur sa chaîne Telegram, on entend deux hommes discuter en russe des retombées de la catastrophe. "Ce sont donc nos hommes qui l'ont fait. Ce ne sont pas les leurs, ce sont les nôtres", déclare notamment l'un des deux "occupants". "Notre groupe de saboteurs est là. Ils voulaient faire peur avec ce barrage. Cela ne s'est pas passé comme prévu", ajoute-t-il. L'authenticité de l'appel n'a cependant pas pu être vérifiée. D'autant que le communiqué des services ukrainiens ne précise pas l'identité des interlocuteurs, l'heure ou le lieu de l'appel.
C'est pourquoi, à ce jour, aucune de ces deux pistes n'a été validée par une source extérieure. Si bien que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait suggéré mercredi la création d'une commission d'enquête internationale pour faire le clair sur ce sujet.
Ceci dit, c'est actuellement la piste de l'explosion qui semble se confirmer. Vendredi, l'institut Norsar a indiqué avoir détecté, depuis une station roumaine, une puissante "explosion" à l'emplacement du barrage, au moment où il a cédé. Selon cet institut indépendant de recherche sismologique, la déflagration s'est produite à 02h54 heure locale, sur un site dont les coordonnées correspondent à celle de l'infrastructure sur le Dniepr. Le même jour, le New York Times révélait que des satellites espions américains avaient également détecté une explosion sur le barrage juste avant son effondrement. Citant un haut fonctionnaire à la Maison Blanche, le quotidien a précisé que les analystes des services de renseignement américains n'avaient toujours pas identifié de responsable de cet "écocide brutal" dénoncé par Kiev.
Les indices concordent donc plutôt vers une destruction venue de l'intérieur. Parmi les objectifs d'une telle manœuvre : inonder un bassin de quelque 600 km2 jusqu'à la mer Noire, rendant la zone dévasté et impraticable… Notamment pour les blindés occidentaux livrés à l'Ukraine. De quoi conforter l'idée selon laquelle le barrage hydroélectrique a été la cible d'une attaque. Et mettre à mal la version servie par la propagande russe.
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