À Bakhmout, les troupes ukrainiennes auraient perdu leurs positions dans les dernières rues de la ville, où ils résistaient encore.Dans le même temps, un groupe de combattants armés a mené un raid, lundi 22 mai, sur le sol russe dans la région de Belgorod.Les faits marquants de ces dernières 24 heures.
Bakhmout sous contrôle russe ? Il s'agirait d'un tournant de la guerre. Théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante, la cité industrielle, ville d'environ 70.000 habitants avant le conflit, serait tombée aux mains des troupes russes. Le Kyiv Independent relaie des témoignages de soldats ukrainiens, présents sur la ligne de front. Ces derniers reconnaissent avoir perdu le contrôle de leurs dernières positions. Cette information n'a pas été confirmée par Kiev. Lundi 22 mai, la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a elle assuré les troupes engagées à Bakhmout "(contrôlaient) certains bâtiments" et que "la bataille sur les flancs, au nord et au sud, se (poursuivait)". "Les combats continuent", avait-elle répété.
Wagner va bientôt se retirer de Bakhmout. Après avoir revendiqué, dès samedi 20 mai, la prise de la "forteresse" du Donbass, transformée en champ de ruines après dix mois de combats meurtriers, le groupe paramilitaire a annoncé prévoir d'achever le transfert de ses positions à l'armée russe, d'ici le 1er juin. "Dans la périphérie ouest (de Bakhmout), les lignes de défense sont en place. Donc le groupe Wagner quittera Artiomovsk (nom soviétique de la ville, ndlr) entre le 25 mai et le 1er juin", a annoncé le chef de la milice russe, Evguéni Prigojine, dans un enregistrement audio publié par son service de presse.
Le Mali, plaque tournante des armes de Wagner ? "Il existe des indications selon lesquelles Wagner s'efforce d'acheter des équipements militaires auprès de fournisseurs étrangers et d'acheminer ces armes via le Mali en tant que tierce partie", a indiqué le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller. Selon les États-Unis, la milice paramilitaire tenterait de dissimuler ses achats d'armes en les faisant transiter par le pays d'Afrique de l'ouest. "Nous n'avons observé à ce stade aucun signe indiquant que ces achats ont été finalisés ou exécutés, mais nous surveillons la situation attentivement."
"Une situation extrêmement tendue"
Incursion d'un groupe de "saboteurs" ukrainiens en Russie. Frontalière de l'Ukraine, la région russe de Belgorod a été la cible d'un assaut de combattants armés venant d'Ukraine, forçant le FSB à décréter un régime "antiterroriste". Celui-ci confère des pouvoirs accrus aux autorités pour mener des opérations armées, contrôler les civils ou évacuer les populations. Si d'autres attaques ont eu lieu aux portes de la ligne de front, cette offensive est la première à avoir pris une telle ampleur, avec plusieurs villages touchés par des obus. "La situation reste extrêmement tendue", a reconnu sur Telegram le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov, qui a annoncé que les localités de Zamostié et Glotovo ont été attaquées ainsi que le chef-lieu de district, Graïvoron. Ces combats ont fait huit blessés parmi la population, toujours selon la même source.
Une offensive pour "détourner l'attention" de Bakhmout ? "Nous comprenons parfaitement que le but de cet acte de sabotage est de détourner l'attention de Bakhmout", a avancé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Selon ce proche collaborateur de Vladimir Poutine, informé en temps réel par ses services, l'objectif recherché par Kiev en conduisant cette incursion sur le sol russe serait "de minimiser l'effet de la perte par la partie ukrainienne", annoncée par Moscou durant le week-end.
Des Russes hostiles à Poutine seraient à l'origine de l'attaque. Mis en cause par Moscou, Kiev a assuré n'avoir "rien à voir" avec ce nouvel incident survenu sur le territoire russe. "L'Ukraine suit avec intérêt les événements dans la région de Belgorod en Russie et étudie la situation, mais elle n'a rien à voir avec cela", a réagi sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Cité par le média ukrainien Hromadske, le service de renseignement militaire ukrainien (GUR) a affirmé, pour sa part, que l'incursion a été menée par deux groupes armés, la légion "Liberté de la Russie" et le Corps des volontaires russes (RVK), tous deux composés de combattants russes hostiles au président Vladimir Poutine.
Nouvelles tensions autour de Zaporijia. Occupée par les troupes russes depuis le début du conflit, la centrale nucléaire de Zaporijia a de nouveau été coupée du réseau électrique, après une série de frappes nocturnes russes. Ukrenergo a finalement "rétabli l'alimentation à partir du système électrique ukrainien", a annoncé sur Telegram l'opérateur publique ukrainien. C'est la septième fois que l'immense complexe est ainsi impacté depuis sa prise par l'armée russe, le 4 mars 2022. "Nous devons nous entendre maintenant pour protéger la centrale, cette situation ne peut continuer", a lancé sur Twitter le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, jugeant "extrêmement vulnérable" la sécurité nucléaire du site.
Moscou fustige le "désir pathologique" du G7 "dénigrer la Russie". La semaine dernière, les membres du G7 ont appelé, pour la première fois, la Russie et la Chine à faire preuve de davantage de transparence à propos de leur arsenal nucléaire. "Il y a clairement derrière cela un désir pathologique de dénigrer nos pays", a dénoncé le ministre adjoint russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, dans des commentaires publiés sur le site internet de son ministère. Selon lui, cette demande a "pour unique objectif d'exercer une pression psychologique et militaro-politique sur la Russie et la Chine".
Tout
TF1 Info