Centrale de Zaporijia : l'opérateur nucléaire ukrainien favorable à l'envoi de casques bleus

F.R. avec AFP
Publié le 7 septembre 2022 à 20h35, mis à jour le 7 septembre 2022 à 20h40

Source : JT 20h WE

Zaporijia, la plus grande centrale nucléaire d'Europe, est occupée par les troupes russes depuis le début de l'invasion.
L'opérateur nucléaire ukrainien est favorable à l'envoi de casques bleus de l'ONU, alors que le site et la région font régulièrement l'objet de frappes.

Bientôt des casques bleus déployés à Zaporijia ? L'opérateur nucléaire ukrainien, c'est en tout cas dit favorable ce mercredi 7 septembre à l'envoi de la force de paix de l'ONU, pour sécuriser le site de la plus grande centrale nucléaire d'Europe. "Déployer le contingent du maintien de la paix et sortir les militaires russes peut être un des moyens pour créer la zone de sécurité à la centrale nucléaire de Zaporijia", a déclaré à la télévision le chef de l'opérateur public Energoatom Petro Kotine, cité par l'agence Interfax-Ukraine. 

Des propos qui interviennent au lendemain de l'appel par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à créer une "zone de sécurité" pour empêcher un accident nucléaire à la centrale où la situation est "intenable", en raison des bombardements. "L'envoi du contingent du maintien de la paix dans l'enceinte de la centrale, à Energodar (ville dans laquelle elle se trouve, NDLR) et dans des territoires proches nécessite des efforts diplomatiques de la part de l'ONU", a ajouté Petro Kotine.

Les troupes russes ont pris le contrôle de la centrale début mars. Son site subit régulièrement des bombardements, dont Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité.

Un risque élevé d'accident grave

Si les réacteurs n'ont pas été touchés, il existe un risque élevé d'un accident grave, a déclaré à l'AFP Karine Herviou, directrice Générale de l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire. "Le principal risque c'est la perte de l'alimentation électrique des réacteurs" qui pourrait entraîner à l'arrêt de leur refroidissement et suivi d'"une fusion du cœur de réacteur", a-t-elle prévenu.

Dans ce cas, "on se retrouve sur un scénario plutôt type Fukushima" qui "peut mettre en danger l'intégrité du bâtiment du réacteur et conduire à des rejets très importants dans l'environnement", a-t-elle expliqué. Une frappe contre un bâtiment, où "des assemblages de combustibles usés, très radioactifs" sont stockés, constitue également un risque grave pouvant "conduire à des rejets radioactifs dans l'environnement", selon l'experte.

La semaine dernière, une équipe de 14 membres de l'AIEA s'était rendue sur à la centrale. Rafael Grossi, chef de l'agence des Nations unies, avait alors déclaré que le site avait été endommagé lors des combats.


F.R. avec AFP

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