Rustique et peu coûteux, le drone russe Lancet s'impose pourtant sur le terrain.Il est devenu un atout majeur contre l'artillerie ukrainienne.
Il met sous pression l'artillerie ukrainienne et résiste aux sanctions. Le petit drone explosif russe Lancet-3 est devenu au fil du conflit un atout notable de l'armée russe, particulièrement contre certains canons fournis par l'Occident, tout en présentant l'avantage d'être rustique et peu coûteux. Il "s'impose comme une des armes de choix de Moscou pour faire face à l'afflux de matériel adverse, notamment en faisant de la 'contrebatterie dronisée'", analyse le consultant français Stéphane Audrand sur Twitter (voir ci-dessous).
Sa vocation est distincte de celle du drone iranien "Shahed", dont 31 exemplaires ont visé Kiev et sa région ce mardi matin. Le Lancet est une arme précieuse près du front, où il empoisonne les défenses adverses.
C'était pas forcément gagné dès le départ, mais le petit drone russe Lancet s'impose comme une des armes de choix de Moscou pour faire face à l'afflux de matériel adverse, notamment en faisant de la "contrebatterie dronisée". Solution typique des conflits qui durent 1/ (un 🧶) https://t.co/eClN7hozo9 pic.twitter.com/DjSw1QrRiu — Stéphane Audrand (@AudrandS) May 24, 2023
Produite par le groupe Zala Aero, lié au consortium Kalashnikov, cette munition "rôdeuse" est composée d'un fuselage d'environ 1,60 m, équipé de quatre ailes et d'une hélice à l'arrière. Chargée d'explosifs, elle s'illustre depuis des mois par son efficacité, et sa production semble pour l'instant étanche au régime de sanctions mis en place contre Moscou.
"Les images diffusées par la Russie montrent des impacts sur 23 radars ou centres de contrôle radar, ainsi que sur 31 systèmes de défense antiaérienne. C'est un chiffre non négligeable", souligne une source européenne de l'industrie de défense sous couvert d'anonymat. Les performances du Lancet mettent sous pression l'artillerie ukrainienne, notamment certains canons de
155 mm fourni par les Occidentaux, les Russes utilisant ce drone "comme une forme de contrebatterie", abonde l'analyste indien Girish Linganna dans la publication Frontier India.
Un poison pour les canons de 155 mm fournis par l'Occident
Quand un de ces canons tire, le commandement russe le cible et "l'assigne automatiquement au Lancet-3 le plus proche", qui peut venir frapper le canon s'il n'a pas changé d'emplacement assez rapidement, explique le spécialiste indien. D'un faible coût, estimé entre 20 et 40.000 dollars, "il présente l'avantage d'être peu vulnérable aux moyens de défense" dont dispose actuellement l'Ukraine, souligne Stéphane Audrand.
Pour s'en protéger, "ce qui marche le plus pour l'instant reste l'emploi de la 'boule de feu' : un groupe de soldat qui tirent massivement dessus à l'arme légère à l'approche de ce drone", explique la source industrielle. Sa première version a été utilisée en Syrie en 2019, puis "une nouvelle version plus aboutie a été observée en action en juillet 2022 et ses lancements sont devenus quotidiens depuis le mois d'octobre", selon ce spécialiste.
"Ces drones sont produits en grande quantité, à l'aide de composants simples d'accès, dont l'achat à travers le monde n'est pas soumis à régulation", ajoute-t-il. Un mode de fabrication qui ne semble a priori pas trop affecté par les sanctions, même si les spécialistes ignorent encore si la production des drones Lancet s'appuie sur des stocks, ou si des matériaux de substitution ont été mis au point.
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