L'Ukraine mène plusieurs combats dans le sud et l'est du pays, laissant penser à un début de la contre-offensive.Les inondations provoquées par la destruction du barrage de Kakhovka ont fait au moins 13 morts.Une puissante "explosion" a bien eu lieu à l'emplacement du barrage avant qu'il ne cède.Retour sur les faits marquants des 24 dernières heures.
Tous les éléments laissent penser que l'heure est enfin arrivée. Après des semaines de spéculation, plusieurs observateurs s'accordent à dire que la contre-offensive annoncée de longue date par l'Ukraine a débuté ce vendredi 9 juin. Le président russe lui-même a reconnu que "cette offensive a commencé", après plus d'un mois de préparation, ce que son homologue ukrainien s'est gardé de confirmer. Vendredi soir, Volodymyr Zelensky a toutefois salué "l'héroïsme" de ses troupes.
Les offensives se multiplient dans le sud et l'est
Zelensky évoque des "combats particulièrement durs". Le président ukrainien a adressé un message à ses troupes alors que d'intenses combats font rage dans le sud du pays. "A nos soldats, à tous ceux qui sont engagés dans des combats particulièrement durs ces jours-ci. Nous sommes témoins de votre héroïsme, et nous sommes reconnaissants pour chaque minute de votre vie", a lancé le chef de guerre dans son message quotidien. Volodymyr Zelensky n'a toutefois pas évoqué de contre-offensive. Se conformant à l'attitude adoptée depuis des semaines par les responsables de Kiev, il n'a pas même pas évoqué d'opération militaire spécifique. "Nous concentrons notre attention sur tous les endroits où nos actions sont requises et où l'ennemi peut être battu", a-t-il simplement dit.
Vladimir Poutine évoque les "échecs" de Kiev. Pour Moscou, cela ne fait plus de doute. Après avoir repoussé plusieurs vagues d'attaques ukrainiennes comprenant des blindés, notamment dans la région de Zaporijia, le Kremlin a affirmé que cette opération si souvent évoquée par l'Ukraine était en cours. Et qu'elle avait été mise en échec. "Toutes les tentatives de contre-offensive menées jusqu'à présent ont échoué", s'est félicité Vladimir Poutine dans une vidéo diffusée sur Telegram. Avant de reconnaître néanmoins que "le régime de Kiev dispose encore d'un potentiel offensif", alimenté par les armements modernes livrés par les Occidentaux.
Les aides occidentales augmentent encore. Les États-Unis ont annoncé une nouvelle tranche d'une valeur globale de 2,1 milliards de dollars. Cette aide comprend pour l'essentiel des équipements de défense antiaérienne et des munitions. Cette nouvelle aide porte à plus de 39 milliards de dollars la totalité des armements livrés ou promis par les États-Unis depuis le début de l'invasion russe. Ceci dit, Washington ne retire pas directement ces armes des stocks existants de l'armée américaine, ce qui signifie qu'elle mettra plusieurs mois à parvenir à Kiev.
Un bilan mitigé. Le ministère russe de la Défense a détaillé qu'"au cours des dernières 24 heures, les forces ukrainiennes ont poursuivi leurs tentatives de mener des offensives dans les régions d'Ioujno-Donetsk et de Zaporijjia", soit à l'est et au sud-est, assurant que celles-ci avaient été mises en échec. Des combats qui attestent que "la contre-offensive ukrainienne a débuté", comme l'estiment de nombreux observateurs, dont le centre d'analyse américain Institute for the Study of War (ISW), qui précise toutefois ne pas s'attendre à "une seule grande opération" mais à une série de différentes actions coordonnées, comme c'est le cas actuellement. Dans son point de situation quotidien, le ministère de la Défense britannique affirme quant à lui que si "dans certaines zones, les forces ukrainiennes semblent avoir bien progressé et pénétré la première ligne de défense russe", dans d'autres régions, "les progrès ukrainiens ont été plus lents". Quant aux performances russes, le bilan est "mitigé", d'après les renseignements britanniques. "Certaines unités mènent visiblement des opérations de défense crédibles, tandis que d'autres se sont retirées dans le désordre, alors que l'on signale de plus en plus de pertes russes lors de leur retrait à travers leurs propres champs de mines."
Qui est derrière la destruction du barrage de Kakhovka ?
Les inondations continuent. Dans les régions de Kherson et Mykolaïv au sud, ce ne sont pas les bombes, mais les inondations qui font de nouvelles victimes. La montée des eaux, provoquée par la destruction du barrage de Kakhovka, a fait au moins 13 morts. Huit dans les zones sous occupation russe, et cinq dans celles sous contrôle ukrainien, où les autorités font état également de 13 disparus. Les deux parties s'accusent mutuellement de la destruction du barrage. D'un côté, Moscou assure que la structure a fini par céder du fait de dommages subis lors de bombardements au cours des mois précédents. De l'autre, Kiev évoque des saboteurs russes. Le service de sécurité intérieure ukrainien (SBU) a déclaré ce vendredi avoir intercepté un appel téléphonique prouvant qu'un "groupe de sabotage" russe a fait exploser la centrale hydroélectrique et le barrage de Kakhovka. Un extrait audio d'une minute et demie de cette conversation présumée, publié sur sa chaîne Telegram, met en scène deux hommes non identifiés qui semblent discuter en russe des retombées de la catastrophe.
La piste de l'explosion privilégiée. Si le SBU n'a pas donné d'autres preuves de ses accusations, la version russe est en tout cas mise à mal par les révélations de l'institut de sismologie norvégien. L'institut Norsar a indiqué avoir détecté, depuis une station roumaine, une puissante "explosion" à l'emplacement du barrage au moment où il a cédé, confortant l'idée selon laquelle le barrage hydroélectrique a été la cible d'une attaque. Selon cet institut indépendant de recherche sismologique, la déflagration s'est produite à 02h54 heure locale, sur un site dont les coordonnées correspondent à celle du barrage de Kakhovka, sur le Dniepr. L'Ukraine avait accusé dès mardi la Russie d'avoir miné la salle des machines du barrage et de l'avoir volontairement dynamitée. Parmi les objectifs d'une telle manœuvre : inonder un bassin de quelque 600 km2 jusqu'à la mer Noire, rendant la zone dévasté et impraticable… Notamment pour les blindés occidentaux livrés à l'Ukraine.
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