L'annonce d'une mobilisation militaire partielle de Poutine en Russie est accueillie avec fracas par la communauté internationale.L'UE, qui promet que cette action aura des "conséquences", y voit le désarroi de Poutine, après sept mois de guerre.D'autres diplomates, réunis à New York pour l'assemblée générale de l'ONU, dénoncent un "aveu d'échec" du Kremlin.
Les réactions ne se sont pas fait attendre à ce nouveau coup de force. Alors que l'assemblée générale des Nations unies bat son plein cette semaine à New York, les annonces de Vladimir Poutine en marge de cette grand-messe diplomatique, après sept mois de guerre en Ukraine, ont été reçues avec fracas.
Ce mercredi 21 septembre, le maître du Kremlin a annoncé, dans un discours télévisé, la mobilisation militaire partielle des réservistes en Russie, et agité la menace du nucléaire. Des menaces vues comme un aveu de faiblesse du président russe par la communauté internationale.
"Cette action aura des conséquences", promet l'UE
Cette annonce de mobilisation démontre la volonté de Poutine de poursuivre dans "l'escalade" de la guerre en Ukraine, a ainsi déploré depuis New York Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne. Pour lui, cela montre un "nouveau signe du désarroi" du président russe. "Cette action aura des conséquences de notre part. Les États membres de l’UE ont déjà tenu une réunion de coordination en marge de l'assemblée générale à New York", a-t-il prévenu, sans donner plus de détails, ceux-ci étant "confidentiels".
Même son de cloche outre-manche, où le ministre de la Défense britannique Ben Wallace voit dans ces annonces de Poutine "un aveu de l'échec de son invasion". "Aucune menace ni propagande ne peut cacher le fait que l'Ukraine est en train de gagner cette guerre (...) et que la Russie est en train de devenir un paria mondial", a-t-il réagi dans un communiqué. De son côté, la diplomatie américaine y voit des "signes de faiblesse de l'échec russe", comme l'a écrit sur Twitter Bridget Brink, l'ambassadrice américaine en Ukraine. Un échec qui s'illustre également pas les "simulacres" de référendums d'annexion à la Russie de certaines régions séparatistes en Ukraine, annoncés la veille par Moscou, ajoute-t-elle.
Sham referenda and mobilization are signs of weakness, of Russian failure. The United States will never recognize Russia's claim to purportedly annexed Ukrainian territory, and we will continue to stand with Ukraine for as long as it takes. — Ambassador Bridget A. Brink (@USAmbKyiv) September 21, 2022
En Ukraine même, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a réagi en anglais à ce coup de force. L'édile y voit, lui aussi, un "aveu de faiblesse", écrit-il sur Twitter, certain que "la Russie va précipiter sa chute, rien ne pouvant plus la relever".
This mobilization announced today is an admission of weakness. Russia will thus precipitate its fall. Nothing can reboost them. Nothing can stop us 🇺🇦 #WeAreAllUkrainians #Ukraine — Klitschko (@Klitschko) September 21, 2022
Une voix plus rare s'est enfin élevée, depuis l'intérieur de la Russie, en réaction aux annonces de Poutine. "Tout cela mènera à une énorme tragédie et une énorme quantité de morts", a ainsi fustigé le principal détracteur du Kremlin, Alexei Navalny, lors d'une audience à l'un de ses nombreux procès, selon une vidéo partagée par des médias russes. "Il est clair que la guerre criminelle qui se déroule actuellement s'aggrave et s'amplifie, et Poutine essaie d'y impliquer le plus de monde possible", a-t-il déploré, employant un mot banni par le Kremlin qui appelle son assaut en Ukraine "opération militaire spéciale".