Ukraine : la guerre du froid

"Défaire" la Russie "sans l'écraser", accusations de "crimes contre l'humanité"... le point sur la situation en Ukraine

par Y.R. avec AFP
Publié le 19 février 2023 à 8h19, mis à jour le 25 février 2023 à 8h24
JT Perso
Comment désactiver votre Adblocker
  • Cliquez sur l'icône de votre Adblocker installé dans votre navigateur. En général elle se trouve dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous utilisez plusieurs adblockers, veillez à bien tous les désactiver pour pouvoir accéder à votre vidéo.
  • Suivez les instructions indiquées par votre Adblocker pour le désactiver. Vous devrez peut-être sélectionner une option dans un menu ou cliquer sur plusieurs boutons.
  • Lorsque votre Adblocker est désactivé, actualisez votre page web.
  • Remarque : Si vous utilisez le navigateur Firefox, assurez-vous de ne pas être en navigation privée.
adblock icone
Un bloqueur de publicité empêche la lecture.
Veuillez le désactiver et réactualiser la page pour démarrer la vidéo.

Source : JT 20h WE

Emmanuel Macron a affirmé, samedi 18 février, vouloir "la défaite" de la Russie, sans "l'écraser", ce qui ne sera "jamais" la "position de la France".
Pour la première fois depuis le début de la guerre, les États-Unis ont accusé Moscou d'avoir perpétré des "crimes contre l'humanité".
Les faits marquants de ces dernières 24 heures.

Emmanuel Macron s'explique. "Je veux la défaite de la Russie en Ukraine et je veux que l'Ukraine puisse défendre sa position, mais je suis convaincu qu'à la fin ça ne se conclura pas militairement", a déclaré le président français dans une interview accordée au Journal du Dimanche, au Figaro à France Inter, publiée samedi 18 février et réalisée la veille dans l'avion qui le ramenait d'Allemagne, où il a participé à la conférence annuelle de Munich sur la sécurité. "Je ne pense pas, comme certains, qu’il faut défaire la Russie totalement, l'attaquer sur son sol. Ces observateurs veulent avant tout écraser la Russie. Cela n'a jamais été la position de la France et cela ne le sera jamais", a-t-il insisté.

Les États-Unis accusent la Russie de "crimes contre l'humanité". C'est la première fois que Washington porte de telles accusations, en désignant "formellement" Moscou. Au deuxième jour de la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, a dénoncé "les crimes contre l'humanité" commis par la Russie en Ukraine. "Nous avons examiné les preuves, nous connaissons les normes légales et il ne fait aucun doute qu'il s'agit de crimes contre l'humanité", a-t-elle déclaré, après avoir cité le cas d'exécutions sommaires, de torture et de viols par les forces russes, ainsi que "le transfert de force de centaines de milliers de civils ukrainiens" en Russie. "Je dis à tous ceux qui ont perpétré ces crimes et à leurs supérieurs ou complices dans ces crimes : vous en rendrez compte", a-t-elle ajouté, appelant à ce que "justice" soit faite.

Plus de 30.600 cas de crimes de guerre russes recensés. Dans un communiqué séparé, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a parlé d'une "attaque généralisée et systématique menée par le Kremlin contre la population civile en Ukraine". Selon lui, en usant de cette qualification de "crimes contre l'humanité", les États-Unis s'engagent à ce que ces membres des forces russes et autres responsables, qui ne sont pas identifiés, "rendent compte de leurs actes" devant la justice. "Il ne peut y avoir d'impunité pour ces crimes", a-t-il conclu.

Depuis le début de l'invasion, Washington a documenté ou répertorié plus de 30.600 cas de crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine, a fait savoir le département d'État américain.

Les alliés de Kiev appellent à "redoubler d'efforts"

Washington met en garde Pékin contre toute aide à la Russie. Lors d'un rare échange "franc et candide" à Munich, qui s'est déroulé à l'abri des médias et dans un climat tendu entre les États-Unis et la Chine après l'incident du ballon "espion", le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a prévenu son homologue chinois, Wang Yi. Il l'a mis en garde "les implications et les conséquences" pour Pékin s'il s'avérait qu'il apporte un "soutien matériel" à la Russie dans sa guerre en Ukraine ou l'aidait à échapper aux sanctions occidentales, a indiqué le porte-parole du département d'État, Ned Price, en rendant compte de l'entretien.

Par la voix de Kamala Harris, Washington s'était dit "troublé par le fait que Pékin a approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre". "Toute démarche de la Chine visant à fournir un soutien létal à la Russie ne ferait que récompenser l'agression, poursuivre les tueries et saper davantage un ordre fondé sur des règles", avait-elle assuré.

Une victoire de Kiev "pré-condition" à une transition à Moscou. À l'occasion d'une table ronde consacrée au "futur démocratique" russe, des opposants au régime de Vladimir Poutine ont jugé qu'une victoire de l'Ukraine était la "précondition", selon les termes de Garry Kasparov, d'une transition démocratique en Russie. "La libération du fascisme de Poutine passe par l'Ukraine. Les Russes vivent dans une bulle. Ça ne peut pas être brisé à moins que l'idée d'empire s'effondre, grâce à une défaite militaire", a martelé l'ancien champion du monde d'échecs, qui a quitté la Russie il y a une dizaine d'années. Il a ainsi appelé les Occidentaux à poursuivre leur aide : "aucune dépense n'est excessive pour l'Ukraine".

Nouveaux appels des alliés à aider l'Ukraine. Les Occidentaux ont de nouveau exhorté de donner à l'Ukraine ce dont "ce dont elle a besoin pour gagner et subsister", le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, mettant en garde contre les risques d'une victoire de Moscou, à l'approche de l'anniversaire du début de la guerre. Il n'y a "aucune indication montrant" que Vladimir Poutine "a changé ses ambitions", a-t-il jugé. Dans ce contexte, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a appelé à "redoubler d'effort" dans le soutien militaire fourni à Kiev. "Nous devons continuer le soutien très massif nécessaire pour faire échouer les plans impérialistes de (Vladimir) Poutine", a-t-elle insisté, plaidant pour une accélération de la production d'armements standards. "Il est temps d'accélérer car l'Ukraine a besoin de matériel pour survivre."

Lire aussi

Sur le front, Moscou avance à pas feutrés. L'armée russe a revendiqué la rare prise d'une localité dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, où ses troupes sont passées à l'offensive depuis quelques semaines, en parallèle de ses offensives autour de Bakhmout et Vougledar. "La localité de Grianykivka, dans la région de Kharkiv, a été complètement libérée", a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Ce que l'armée ukrainienne n'a pas confirmé en l'état. Cette localité se situe à 20 km au nord-est de Koupiansk, principale ville de cette zone de la région, qui avait été prise par les Russes dans les premiers jours de l'intervention militaire, ordonnée par Vladimir Poutine, le 24 février 2022.


Y.R. avec AFP

Tout
TF1 Info