Les enquêteurs ukrainiens et occidentaux collectent des preuves des exactions russes.Enterrés à la va-vite pendant l'occupation, les corps des victimes sont exhumés.Les indices s'accumulent, confirmant que des atrocités ont été commises sur des civils.
Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités locales ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont manifestement été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.
Plus de 1000 corps ont été rassemblés par les autorités dans des morgues, collectés autour de la capitale ukrainienne, depuis le retrait des troupes russes de la région. "Les experts médico-légaux sont en train d'examiner les corps", a expliqué le chef de l'administration militaire régionale de Kiev, "mais ce que nous avons vu, ce sont des mains liées derrière le dos, des jambes attachées et des balles tirées à travers les membres et à l'arrière de la tête". Des enquêteurs français ont déjà commencé à apporter leur aide dans la ville voisine de Boutcha, devenue le symbole des brutalités attribuées à l'occupant russe.
Des enterrements à la va-vite
Alors que toute la région autour de la capitale ukrainienne subissait une avalanche de frappes meurtrières, des civils avaient procédé à des enterrements de fortune des victimes, dès qu'une pause dans les bombardements le permettait. À Borodianka, explique une porte-parole de la police, "ils ont été enterrés par des citoyens locaux pour empêcher les corps de se décomposer, pour les préserver afin qu'il soit possible d'effectuer des analyses médico-légales et d'établir la cause du décès". Selon Iryna Prianychnykova, une soixantaine de personnes ont été retrouvées mortes dans cette ville de 13.000 habitants, où un grand nombre d'immeubles d'habitation ont été en proie à des explosions, certains s'étant complètement effondrés.
L'un des sites des sépultures de fortune se trouvait près de l'hôpital de Borodianka. Après l'exhumation, une croix métallique noire et ce qui ressemble à une couverture et un manteau souillés sont restés sur le sol. Les responsables de l'hôpital n'ont pu donner aucune information sur ce qu'il s'était passé, car ils avaient fui les violences dès le début de l'offensive russe, le 24 février. Parmi les morts figurent une jeune fille de 15 ans et un homme de 34 ans qui, selon la police, a été blessé par balle à la poitrine. "Nous avons mis au jour des blessures par balle sur de nombreux corps", a commenté Iryna Prianychnykova, à propos des cadavres exhumés près de l'hôpital. "La plupart d'entre elles ont été infligées à l'aide d'une mitrailleuse lourde", selon la policière.
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