Exactions russes en Ukraine : 50 "meurtres" de civils documentés par l'ONU à Boutcha

Publié le 22 avril 2022 à 13h38

Source : JT 20h WE

L'ONU a documenté les meurtres de cinquante civils dans la ville de Boutcha, près de Kiev.
La reprise de cette ville, après le départ des troupes russes, avait révélé au monde l'ampleur des exactions.
L'organisation internationale estime que le droit humanitaire "a été jeté par-dessus bord".

Les inspecteurs de l'ONU ont documenté le "meurtre, y compris certains par exécution sommaire" de 50 civils dans la ville de Boutcha, a annoncé une porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'Homme. Les forces russes sont accusées par Kiev d'avoir commis à Boutcha des exactions ayant fait des dizaines de morts, des accusations que Moscou récuse. Lorsqu'elles ont repris le contrôle de cette ville en banlieue de Kiev, les forces ukrainiennes avaient découvert des dizaines de corps à même les rues, certains manifestement entravés par des liens.

Les inspecteurs de l'ONU ont mené une enquête sur place le 9 avril, qui confirme la nature, sinon l'ampleur, des atrocités commises par les forces russes lors de leur occupation de cette ville stratégique pour la conquête de la capitale ukrainienne. Des enquêteurs français ont également commencé à apporter leur aide à Boutcha, pour instruire d'éventuels procès ultérieurs pour crimes de guerre.

Les cinquante cas documentés par l'ONU à Boutcha sont une première étape dans ce qui s'annonce comme une longue enquête dans l'ensemble des zones occupées par les forces russes. "Lors de ces huit dernières semaines, le droit humanitaire international n'a pas seulement été ignoré, mais il a tout simplement été jeté par-dessus bord", a déclaré Michelle Bachelet, la Haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, dans un communiqué diffusé ce vendredi 22 avril.

"Les forces armées russes ont bombardé et pilonné de manière indiscriminée des zones peuplées", a développé sa porte-parole à Genève, "tuant des civils et détruisant des hôpitaux, des écoles et d'autres infrastructures civiles, autant d'actions pouvant relever des crimes de guerre"

"C'est à une Cour de justice de déterminer in fine si c'est le cas", a rappelé Ravina Shamdasani, "mais il y a de plus en plus de preuves que des crimes de guerre sont commis". Si la porte-parole de Michelle Bachelet n'a pas exclu que la partie ukrainienne ait également violé le droit humanitaire à certaines occasions, elle a estimé que "la très large majorité de ces violations, et de très loin, sont attribuables aux forces russes". Elle a précisé que 92,3% des victimes enregistrées par les services du Haut-commissariat aux droits de l'Homme "sont attribuables aux forces russes, tout comme les allégations de meurtre et les exécutions sommaires"


Frédéric SENNEVILLE

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