La Finlande a annoncé dimanche sa candidature à l'Otan en conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine.La Suède est en passe de suivre après un feu vert décisif du parti au pouvoir.Camille Grand, secrétaire général adjoint de l'Otan, évoque sur LCI un "moment important" pour l'alliance et la sécurité.
Un événement historique : la Finlande souhaite intégrer l'Otan. Au sein de l'alliance politico-militaire entre les pays de l'Europe et de l'Amérique du Nord, chacun prend note de ce bouleversement géopolitique. Sur le plateau de LCI, pendant Le 20H de Darius Rochebin, le secrétaire général adjoint de l'Otan, le Français Camille Grand, évoque un "moment important pour l'alliance atlantique, et pour la sécurité européenne".
Cette demande d'adhésion marque la fin de la neutralité historique pour ce pays qui partage une si longue frontière avec la Russie. Avec l'invasion russe en Ukraine et la multiplication des intimidations du Kremlin à l'égard de l'Occident, la Finlande ne se sent plus en sécurité. La Suède, elle aussi, est en passe d'imiter son voisin après un feu vert décisif du parti social-démocrate suédois au pouvoir. Dans une inversion de sa ligne de toujours, il a décidé dimanche 15 mai en fin de journée qu'il soutenait une adhésion à l'alliance atlantique.
"Deux pays de tradition non alignés, ou neutres ont fait le choix - et un choix très radical - de se tourner vers l'alliance atlantique" analyse Camille Grand. "Cela dit fondamentalement la transformation de la sécurité européenne, sous l'influence des actions de Vladimir Poutine en Ukraine", ajoute le secrétaire général adjoint de l'Otan.
Quand Vladimir Poutine ressuscite l'Otan
Depuis l'invasion russe en Ukraine le 24 février, les agissements de Vladimir Poutine ont forcé l'Occident à faire front commun, et ont redonné à l'Otan un sens et une raison d'être. Pour les membres européens, les obligations en matière de défense et de sécurité collective n'ont jamais paru aussi capitales. Jugée obsolète, poussiéreuse, et même en état de "mort cérébrale" par Emmanuel Macron en 2019, l'organisation connait actuellement un second souffle grâce (ou à cause) du Kremlin.
"C'est indiscutablement [les] actions [de Vladimir Poutine] en Ukraine qui ont transformé la position des deux gouvernements, des deux sociétés" suédoises et finlandais, souligne Camille Grand. "22 % des Finlandais étaient favorables à une adhésion à l'Otan avant la guerre en Ukraine ; aujourd'hui, ils sont 76 %", détaille-t-il. Un changement sans précédent de l'opinion publique, vraisemblablement provoqué par un intérêt pour la protection offerte par l'organisation à ses membres en cas d'agression.
L'article 5 du traité fondateur de Washington de 1949 de l'Otan, garantit en effet la protection collective à chacun des membres, en considérant qu'une agression à l'endroit d'un membre, sera perçue comme une attaque dirigée contre l'ensemble des membres.
"C'est 'un pour tous, tous pour un'", reprend Camille Grand, faisant un parallèle avec les Mousquetaires pour expliquer ce principe. "C'est une clause de solidarité absolue entre les alliées de l'Otan", poursuit-il.
Alors que le ministre des Affaires étrangères russes Sergueï Lavrov multiplie les mises en garde à l'attention des alliés de l'Ukraine, allant même jusqu'à affirmer que "l'Occident a déclaré la guerre totale" à la Russie, cette garantie militaire a fait tomber les dernières réticences de la Finlande et de la Suède à rejoindre l'organisation.
Samedi, le président finlandais avait appelé son homologue russe Vladimir Poutine pour l'informer de la demande d'adhésion finlandaise, qui suscite l'hostilité de Moscou. Le président russe lui a signifié qu'adhérer à l'Otan "serait une erreur", jugeant qu'il "n'y a aucune menace à la sécurité de la Finlande", selon le Kremlin.
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