Frappe meurtrière à Dnipro, Londres équipe Kiev en chars lourds... Le point sur la situation en Ukraine

Y.R. avec AFP
Publié le 15 janvier 2023 à 8h33, mis à jour le 15 janvier 2023 à 12h44

Source : TF1 Info

Un immeuble résidentiel de Dnipro, dans l'est de l'Ukraine, a été touché par une frappe russe, faisant plus d'une dizaine de morts civils.
Pour la première fois dans ce conflit, un pays occidental, le Royaume-Uni en l'occurrence, va fournir des chars lourds à Kiev.
Les faits marquants de ces dernières 24 heures.

Soledar "sous contrôle" de l'Ukraine. Alors que Moscou revendique la prise de cette petite ville de 10.000 âmes, au centre d'une bataille acharnée depuis des mois mais dont l'intensité s'est accrue ces derniers jours, le régime de Kiev continue de démentir fermement. "Soledar est sous le contrôle des autorités ukrainiennes, nos forces en ont le contrôle", a affirmé, samedi 14 janvier, le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, précisant que "les combats continuent dans la ville et à l'extérieur". Soledar et Bakhmout, à une quinzaine de kilomètres, demeurent les points "les plus chauds" du front.

Nouvelles coupures de courant massives. La Russie a tiré des missiles contre des infrastructures clés à Kiev et un peu partout en Ukraine. Des coupures de courant ont été ordonnées dans "la plupart des régions", a indiqué le ministre ukrainien de l'Énergie German Galushchenko. "Aujourd'hui, l'ennemi a de nouveau attaqué les installations de production d'énergie du pays. Il y a des attaques dans les régions de Kharkiv, Lviv, Ivano-Frankivsk, Zaporijjia, Vinnytsia et Kiev", a-t-il énuméré dans un post Facebook. "En raison des bombardements, des coupures d'urgence ont été décidées dans la plupart des régions."

Le Nouvel An orthodoxe endeuillé. Au moins 20 personnes ont été tuées, dont une adolescente de 15 ans, et 73 blessées dans une frappe russe sur un immeuble d'habitation à Dnipro, dans l'est de l'Ukraine. Les secours ont réussi à extraire 38 survivants des décombres, selon le chef de l'administration militaire régionale de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznichenko. À Kryvyi Rig, plus au sud, une personne a été tuée et une autre blessée dans la destruction d'immeubles d'habitation. Au total, "l'ennemi a procédé à trois frappes aériennes et à une cinquantaine de tirs de missiles dans la journée", a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne. "En outre, les occupants ont lancé 50 attaques avec des lance-roquettes multiples".

"Le monde doit arrêter ce mal". En réaction à cette nouvelle vague d'attaques, visant des immeubles d'habitation et des infrastructures énergétiques, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que la "terreur" russe ne pourra être stoppée que par les armes. "Est-il possible d'arrêter la terreur russe ? Oui, c'est possible. Peut-on le faire autrement que sur le champ de bataille en Ukraine ? Malheureusement, non", a commenté le chef d'État ukrainien dans son message quotidien. "Mémoire éternelle à tous ceux dont les vies ont été prises par la terreur russe ! Le monde doit arrêter ce mal", a-t-il conclu.

Des débris de missile retrouvés en Moldavie. Victime collatérale du conflit, Chisinau a annoncé avoir trouvé "des fragments de missile", près du village de Larga, dans le nord de Moldavie, après les derniers bombardements russes sur l'Ukraine. "La guerre brutale que la Russie livre à l'Ukraine a de nouveau affecté la Moldavie", a lancé sur Twitter sa présidente Maia Sandu, illustrant son message de photos des débris. "Nous condamnons fermement les violentes attaques d'aujourd'hui".

Des chars lourds en arrivage de Londres

Londres équipe l'Ukraine en chars lourds. Le Royaume-Uni a promis de livrer "dans les prochaines semaines" 14 chars lourds Challenger 2 à Kiev. Ce geste reflète "l'ambition (de Londres) d'intensifier son soutien à l'Ukraine", a affirmé le Premier ministre britannique Rishi Sunak au président ukrainien Volodymyr Zelensky, selon Downing Street. Le Royaume-Uni devient ainsi le premier pays à s'engager à envoyer en Ukraine ce type de blindés depuis l'invasion russe, initiée le 24 février 2022.

Volodymyr Zelensky y voit "un bon signal"... Cet envoi d'armes, acté par Londres, a été salué par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que Kiev multiplie les demandes en matériel militaire. "Lors d'une conversation avec le Premier ministre Rishi Sunak, je l'ai remercié pour avoir pris des décisions qui non seulement nous renforcent sur le champ de bataille, mais envoient également le bon signal à nos partenaires", a insisté sur Twitter le chef d'État ukrainien.

... mais pas Moscou. L'annonce de Londres de fournir des chars lourds à Kiev a aussi fait réagir la diplomatie russe. "L'envoi de chars ne va en rien accélérer la fin des hostilités militaires, mais va seulement les intensifier, en provoquant de nouvelles victimes", a regretté l'ambassade de Russie à Londres dans un communiqué, qui s'est permise d'ajouter qu'il était "peu probable" que ces chars aident l'armée ukrainienne à "renverser la situation sur le champ de bataille".

La sanglante bataille de SoledarSource : Sujet JT LCI

Ankara promeut des cessez-le-feu "localisés". Ni la Russie ni l'Ukraine "n'est en situation de l'emporter militairement", a jugé Ibrahim Kalin, un proche conseiller du président turc Recep Tayyip Erdogan, se disant convaincu "qu'à la fin, ils devront négocier pour parvenir à une issue acceptable" pour les deux camps. "Pour le moment, personne ne veut cesser le combat, mais nous devons continuer de les y appeler", a-t-il insisté. Faute de pouvoir obtenir un accord de paix plus global en l'état actuel, la Turquie, en tant que médiatrice, va "chercher à (obtenir) des cessez-le-feu localisés, limités, des désescalades locales."

Le gaz russe "reviendra" en Europe. "Le gaz russe va revenir, à mon avis, en Europe", a prédit le ministre qatari de l'Énergie Saad Sherida al-Kaabi, même si elle a désormais "une diversité bien plus grande" des sources d'approvisionnement. "Les Européens disent aujourd'hui qu'il n'en est pas question", mais "les choses se réparent avec le temps", a ajouté celui qui est aussi le patron de QatarEnergy, la compagnie nationale du riche émirat gazier du Golfe, lors d'un forum organisé à Abou Dhabi.


Y.R. avec AFP

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