Ukraine : huit journalistes couvrant le conflit sont morts depuis le début de la guerre

Publié le 30 mai 2022 à 18h28, mis à jour le 30 mai 2022 à 23h35

Source : JT 20h Semaine

Le journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff est mort ce lundi alors qu'il couvrait une opération d'évacuation de civils en Ukraine.
Depuis le début du conflit, il s'agit du huitième journaliste tué dans l'invasion.
La majorité d'entre eux sont ukrainiens.

Huit journalistes décédés en trois mois de conflit. Si l'invasion de la Russie en Ukraine fait de nombreuses victimes parmi les militaires et les civils, cette guerre impacte également les médias. Frédéric Leclerc-Imhoff, mort ce lundi 30 mai, est le huitième à être tué dans le conflit depuis le début de l'invasion russe, le 24 février dernier. Parmi ces journalistes tués, la majorité sont ukrainiens.

Ce sont effectivement les journalistes locaux qui paient le plus lourd tribut à cette guerre, qualifiée de "guerre contre l'information" par Reporters sans frontières. Le premier, Yevhenii Sakun, est décédé le 1er mars dernier, quelques jours à peine après le début de l'invasion. Ce journaliste TV est mort suite à un bombardement russe qui a touché une tour de télévision et le mémorial Babi Yar, à Kiev. 

Le 14 mars, la fixeuse Oleksandra Kuvshynova est tuée par les forces de l'armée russe alors qu'elle officiait pour Fox News. Elle travaillait alors avec le Franco-irlandais Pierre Zakrzewski, également retrouvé mort. Le photojournaliste Maks Levin a été, quant à lui, porté disparu un jour auparavant. Son corps sans vie a par la suite été retrouvé le 1er avril suivant. Le parquet ukrainien rapporte qu'il est mort de deux balles d'armes légères dans la tête.

Des journalistes victimes de tortures

Autres victimes de cette guerre, le documentariste américain Brent Renaud, le 13 mars ; la correspondante russe pour un média russe indépendant, Oksana Baulina, le 23 mars et le documentariste lituanien Mantas Kvedaravicius, le 2 avril. Ce dernier aurait été torturé avant d'être assassiné.

"Enlevé le 27 mars par des soldats russes alors qu’il était sur le front pour son travail, son corps sera retrouvé cinq jours plus tard, portant des marques de brûlure et avec les deux jambes brisées. Ses vêtements intacts rendent peu crédible la thèse d’une mort dans un bombardement. Il semble avoir été tué par un tir d’arme à feu", relate RSF sur son site internet

L'ONG rapportait par ailleurs, le 24 mai dernier, qu'outre ces victimes, neuf journalistes ont été blessés et 13 ont été enlevés ou détenus arbitrairement, dont quatre ont été victimes de tortures ou de mauvais traitements. C'est par exemple le cas d'un fixeur de Radio France qui souhaite garder l'anonymat, et qui a été enlevé et torturé par les forces russes près de Kiev avant d'être libéré. 

Mardi dernier, l'ONG a déposé une cinquième plainte auprès du procureur de la Cour pénale internationale et de la procureure générale d'Ukraine pour dénoncer les attaques de la part des soldats russes qui viseraient directement des journalistes et des médias. "La Russie montre sa volonté de contrôler l’information et de faire taire ceux qui portent un discours divergent de la propagande officielle, en ayant recours à des violences qui sont caractéristiques de crimes de guerre", dénonçait Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.


Aurélie LOEK

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