L'ancien président russe a appelé, jeudi 18 août les Européens à "punir" leurs gouvernements "stupides".Des propos qui dérangent en Italie, alors que la coalition des droites, russophile, est donnée favorite dans les sondages pour les prochaines législatives.Plusieurs médias et politiques dénoncent une "ingérence russe", pointant les liens entre Salvini et Poutine.
Des déclarations qui font mouche. L'appel de l'ex-président russe, Dmitri Medvedev, aux Européens à "punir" leurs gouvernements "stupides", suscite la polémique en Italie, en pleine campagne électorale pour les législatives du 25 septembre. Le pays, sous la houlette du Premier ministre Mario Draghi, a soutenu jusqu'ici sans réserve l'Ukraine dans le conflit avec la Russie. Il pourrait changer de position si le scrutin aboutissait à la victoire de la coalition des droites, plus russophile, et donnée favorite dans les sondages.
Dans un long post publié jeudi 18 août sur la messagerie Telegram, Dmitri Medvedev a écrit : "On aimerait voir les citoyens européens non seulement s’indigner contre les actions de leurs gouvernements (...) mais leur demander des comptes et les punir pour leurs stupidités évidentes". "Agissez donc, les voisins européens ! Ne restez pas silencieux ! Demandez des comptes !", poursuit-il.
La prima pagina di oggi #19agosto https://t.co/LZaZp2ocNj 📰 pic.twitter.com/NKB0HhtXqQ — Repubblica (@repubblica) August 19, 2022
À la suite de ce message, plusieurs médias italiens ont dénoncé, ce vendredi, la prise de position de Medvedev. Le quotidien de gauche La Repubblica a tiitre en Une "l'ingérence russe". Le quotidien Il Messaggero affiche également en Une "Moscou, ingérences sur les élections". Tandis que Il Corriere della Sera constate que "La Russie perturbe les élections italiennes".
Pacte entre le Mouvement 5 étoiles de Salvini et le parti de Poutine
Une indignation qui se fait entendre également sur un plan politique. À l'image du ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, qui a dénoncé "une ingérence de la Russie dans les élections italiennes". "Les partis italiens devraient réagir à l'unisson, mais le leader du Mouvement 5 Étoiles et ex-Premier ministre Giuseppe Conte et le chef de la Ligue d'extrême droite Matteo Salvini se taisent", a-t-il ajouté.
Pour le dirigeant du Parti démocrate (PD, gauche) Enrico Letta, Moscou tente de "changer la position de la politique étrangère italienne qui depuis le début est très claire aux côtés de l'UE et de l'Otan", a-t-il dénoncé jeudi. "Nous devons reconfirmer ce choix. Il est clair que l'élection du 25 septembre portera aussi sur cela". Il a aussi demandé que la Ligue dénonce le pacte qu'elle avait signé avec Russie unie, le parti de Vladimir Poutine.
Matteo Salvini, qui avait envisagé de se rendre à Moscou après le début de l'invasion russe avant de renoncer, s'est défendu vendredi : "Je ne vais pas en Russie depuis des années (...) La Russie n'a pas la moindre influence sur les élections italiennes". Dmitri Medvedev, qui a été président de 2008 à 2012, puis Premier ministre de 2012 à 2020, est actuellement vice-président du Conseil de sécurité russe mais a peu d’influence sur la vie politique russe.