Ukraine : l’est se prépare à de violents combats, Macron "assume" ses appels avec Poutine… Le point sur la situation

par Richard DUCLOS
Publié le 7 avril 2022 à 6h14

Source : TF1 Info

La vice-Première ministre ukrainienne a appelé mercredi la population civile à évacuer sans attendre l'est du pays.
De nouvelles sanctions à l'encontre de Moscou ont été annoncées, notamment par les États-Unis.
Les faits marquants des dernières 24 heures, un mois et demi après le début de l’invasion.

La ville de Kiev et sa région ont beau avoir été libérées, la guerre en Ukraine est loin d’être terminée. Elle pourrait même durer "des mois, voire des années", a estimé, mercredi 6 avril, le secrétaire général de l'Otan. La Russie a décidé de se concentrer pour l’instant sur l’est du pays, avec le Donbass en ligne de mire. Toujours sous le choc des atrocités découvertes à Boutcha, les autorités ukrainiennes ont appelé la population civile à évacuer les régions orientales. Moscou continue néanmoins de démentir tout crime de guerre : "L’armée russe ne vise pas les civils, ne bombarde pas de maisons ou habitations", a assuré sur LCI le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. 

Alerte. Un mois et demi après le début de l’invasion russe, alors que le Kremlin a fini par ordonner le retrait militaire de Kiev, les autorités ukrainiennes craignent une offensive russe de grande ampleur dans l'est, sur les zones qu'elles contrôlent près de la frontière russe. La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a appelé mercredi la population civile de ces régions, dont la grande ville de Kharkiv, à "évacuer (...) maintenant", pendant qu'il en est temps, sous peine de "risquer la mort". En cas d’attaque d'importance, "nous ne pourrions plus aider" les habitants, a-t-elle averti, "car il serait pratiquement impossible de stopper les combats".

Joe Biden. Le président américain a dénoncé mercredi des "crimes de guerre majeurs" en évoquant les "corps laissés dans les rues après le retrait des Russes" et les "civils exécutés de sang-froid" à Boutcha, à côté de Kiev. Une déclaration qui survient tandis que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, redoute que la Russie ne bloque l'accès humanitaire à Marioupol (sud-est) pour dissimuler les "milliers" de victimes de cette ville assiégée.

Moscou dément. Face aux accusations, la Russie continue de se défendre. "Nous insistons sur le fait que les images qui ont été présentées sont le résultat d’une falsification orchestrée", a déclaré ce mercredi sur LCI le porte-parole du Kremlin. "L’armée russe ne vise pas les civils, ne bombarde pas de maisons ou habitations", a assuré Dmitri Peskov, en dépit de nombreux témoignages.

Un conflit parti pour durer. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a prévenu : Vladimir Poutine n'a pas renoncé à sa volonté de s'emparer de toute l'Ukraine, et la guerre risque de durer "des mois, voire des années". Ce jeudi 7 avril, les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance discuteront avec leur homologue ukrainien, Dmytro Kouleba, des besoins des forces ukrainiennes.

Nouvelles sanctions contre la Russie

Les filles de Poutine dans le viseur. Les États-Unis ont annoncé une nouvelle série de sanctions "dévastatrices" contre la Russie, visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine. Le Royaume-Uni a de son côté annoncé interdire tout investissement britannique en Russie, et a imposé des sanctions dans les secteurs bancaire et énergétique. L’Union européenne examine par ailleurs une nouvelle liste noire comprenant plus de 200 noms d’hommes ou de femmes d’affaires : parmi ces personnalités figurent les deux filles du président russe, âgées d’une trentaine d’années.

ONU. L'Assemblée générale de l'ONU procédera ce jeudi, à 10h heure locale (16h en France), à un vote sur une demande des Occidentaux de suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme. Pour que la Russie soit suspendue, il faut une majorité des deux tiers des pays qui voteront lors du scrutin, auquel sont conviés les 193 membres de l'Assemblée générale. "La participation de la Russie au Conseil des droits de l'Homme est une farce. Cela nuit à la crédibilité du Conseil et de l'ONU dans son ensemble", a plaidé lundi l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.

"J’assume complètement". Emmanuel Macron a qualifié mercredi d'"infondées" et "scandaleuses" les critiques du Premier ministre polonais sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine concernant la guerre en Ukraine. "Monsieur le président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Poutine, qu'avez-vous obtenu ? On ne débat pas, on ne négocie pas avec les criminels, les criminels doivent être combattus", avait déclaré lundi Mateusz Morawiecki. "J'assume totalement d'avoir constamment, au nom de la France, parlé au président de la Russie, pour éviter la guerre et construire une nouvelle architecture de la paix", a répondu mercredi sur TF1 le président français. "Le président Zelensky a toujours demandé au président Macron de parler au président Poutine pour faire l'intermédiaire", a par ailleurs souligné Gabriel Attal sur LCI dans la foulée. 


Richard DUCLOS

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