Ukraine : plus de 600 jours de guerre

Guerre en Ukraine : la Pologne ne fournit plus d'armes à Kiev

par N.K avec AFP
Publié le 21 septembre 2023 à 7h48

Source : TF1 Info

Varsovie a annoncé mercredi soir qu'elle ne fournissait plus d'armes à Kiev.
Une déclaration faite en plein conflit sur les céréales.
Quelques heures plus tôt, l'ambassadeur ukrainien avait été convoqué "en urgence" par Varsovie pour protester contre les propos de Volodymyr Zelensky à l'Onu.

La tension monte entre les deux alliés. La Pologne a annoncé mercredi soir qu'elle ne fournissait plus d'armes à l'Ukraine, à un moment clé de la contre-offensive menée par Kiev contre la Russie. "Nous ne transférons plus aucun armement à l'Ukraine", a déclaré le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, sur la télévision privée Polsat News. La Pologne était pourtant l'un des plus grands fournisseurs d'armes à l'Ukraine.

"Nous nous concentrons principalement sur la modernisation et l'armement rapide de l'armée polonaise, afin qu'elle devienne l'une des armées terrestres les plus puissantes d'Europe, et ce dans un délai très court", s'est-il justifié. Mateusz Morawiecki a toutefois précisé que le hub militaire situé dans la ville de Rzeszow, dans le Sud-Est du pays, par lequel passe le matériel occidental à destination de l'Ukraine, fonctionnait normalement.

Les propos de Zelensky dénoncés

Le Premier ministre n'a pas précisé quand la Pologne avait cessé d'en fournir, ni si cela avait un lien avec le conflit sur les céréales ukrainiennes, dont Varsovie a interdit les importations pour protéger les intérêts de ses agriculteurs. Son annonce intervient quelques heures après la convocation "d'urgence" par Varsovie de l'ambassadeur ukrainien pour protester contre les propos de Volodymyr Zelensky à l'Onu

Mardi, ce dernier avait fustigé le fait que "certains pays feignent la solidarité (avec l'Ukraine, NDLR) en soutenant indirectement la Russie". Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, qui a reçu le diplomate ukrainien, a dénoncé cette "thèse fausse" et "particulièrement injustifiée concernant la Pologne qui soutient l'Ukraine depuis les premiers jours de la guerre".

L'annonce par Bruxelles vendredi de la fin de l'interdiction d'importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États de l'UE (la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie), a enflammé les esprits, provoquant des embargos unilatéraux auxquels Kiev a répliqué lundi en annonçant porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). En réaction, le Premier ministre polonais a averti mercredi qu'il élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d'importation.

Convocation de l'ambassadeur ukrainien

"Faire pression sur la Pologne dans les forums multilatéraux ou envoyer des plaintes aux tribunaux internationaux ne sont pas des méthodes appropriées pour résoudre les différends entre nos pays", avait averti la diplomatie polonaise dans un communiqué. En réponse, le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko, avait appelé "[leurs] amis polonais à mettre l'émotion de côté", après l'annonce par Varsovie de la convocation de l'ambassadeur ukrainien.

Dénonçant "le caractère inacceptable pour l'Ukraine de l'interdiction unilatérale par la Pologne des importations de céréales ukrainiennes", Oleg Nikolenko a ajouté que "la partie ukrainienne a proposé à la Pologne une solution constructive au problème des céréales". Il a également déploré "le caractère incorrect" des propos tenus par le président polonais Andrzej Duda lors d'une rencontre avec les médias à New York. Le chef d'État a notamment comparé l'Ukraine à un homme qui se noie, risquant d'entraîner au fond et de noyer aussi celui (la Pologne, donc) qui cherche à le sauver. 

Andrzej Duda compare l'Ukraine à un homme qui se noieSource : TF1 Info

Mercredi, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a qualifié ces tensions de "regrettables" lors d'un entretien avec l'AFP. La cheffe de la diplomatie française, qui s'exprimait après un Conseil de sécurité exceptionnel à l'occasion de la visite à l'Onu de Volodymyr Zelensky, a insisté sur le fait que la décision de Bruxelles de mettre fin à l'interdiction d'importer des céréales ukrainiennes n'entraînait "pas de rupture de concurrence" ou de perturbation des marchés des céréales. 


N.K avec AFP

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