Le Kremlin avoue des "erreurs" après les mobilisations de retraités et de malades pour se battre en Ukraine

M.G avec AFP
Publié le 26 septembre 2022 à 7h33

Source : JT 20h WE

Après les déboires successifs de l'armée russe en Ukraine, Vladimir Poutine a annoncé mercredi une mobilisation "partielle" des réservistes.
Il avait affirmé que seules les personnes avec une expérience militaire ou des compétences "pertinentes" seraient appelées.
Toutefois, plusieurs cas de personnes ayant dépassé l'âge de combattre, malades ou exemptées, ont suscité un tollé.

Rétropédalage en bonne et due forme. Déjà mis sous pression par les multiples revers en Ukraine, l'exécutif russe doit désormais faire face à de multiples crises internes. L'annonce de mobilisation partielle a suscité une levée de boucliers dans l'ensemble du pays, avec des mouvements contestataires dans plusieurs grandes villes. Cette grogne s'est amplifiée au moment où les habitants ont appris que des personnes ayant dépassé l'âge de combattre, malades ou exemptées pour d'autres raisons, avaient été appelées pour combattre. Les réactions indignées se sont succédées sur les réseaux sociaux, suscitant l'embarras et l'inquiétude des autorités.

Retraités, malades et étudiants appelés

Dans la région de Volgograd (Sud-Ouest), un militaire à la retraite de 63 ans, souffrant d'un diabète lourd et de problèmes cérébraux, a été renvoyé du centre d'entraînement où il avait été convoqué, selon les autorités. Dans un village à quelques kilomètres de là, le directeur d'une petite école, Alexandre Faltine, a reçu un ordre de mobilisation alors qu'il n'avait pas servi dans l'armée. Après la publication d'une vidéo de sa fille sur les réseaux sociaux, où elle a été très partagée, l'homme âgé de 58 ans a pu rentrer chez lui. Autre exemple, des infirmières et des sages-femmes sans aucune expérience militaire ont été mobilisées dans la région de Sverdlovsk (Oural).

Par ailleurs, des étudiants ont été convoqués malgré le décret signé par Vladimir Poutine prévoyant une exemption pour ceux qui étudient dans des universités ou des écoles de formation professionnelle de l'État.

Ces dérives sont un nouvel exemple des difficultés d'organisation qui accompagnent depuis le début l'offensive de la Russie contre l'Ukraine. Des difficultés qui ont entraîné le départ du plus haut gradé chargé des questions logistiques, remplacé par le général Mikhaïl Mizintsev, un poids lourd de l'état-major. 

De tels excès sont absolument inacceptables
Valentina Matvienko

La présidente de la chambre haute du Parlement, Valentina Matvienko, a également sèchement réprimandé les autorités régionales qui supervisent la mobilisation. "Des cas impropres de mobilisation [...] suscitent des discussions animées dans la société et sur les réseaux sociaux", a-t-elle déploré dans un communiqué. "Certains jugent qu'il est plus important de présenter leur rapport rapidement que de remplir correctement une mission importante pour l'État. De tels excès sont absolument inacceptables", a-t-elle fustigé. "Faites en sorte que la mobilisation partielle soit remplie dans le respect total des critères annoncés. Et sans commettre une seule erreur", a-t-elle ordonné.

Les "erreurs" corrigées ?

Le Kremlin a promis de réparer les "erreurs" commises sous l'effet de la précipitation. Les gouverneurs des régions de Vladimir, près de Moscou, et de Léningrad (Nord-Ouest) ont promis que les personnes mobilisées "par erreur" rentreraient chez elles. Le gouverneur de Léningrad, Alexandre Drozdenko, a demandé dimanche aux chefs des districts de sa région de "prendre personnellement en main les requêtes des habitants et de s'occuper de chaque dossier"


M.G avec AFP

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