L'AIEA a rassuré, mardi 26 avril, sur le niveau de radioactivité "normal" du site de Tchernobyl.Entre le 24 février et le 31 mars, les forces russes ont contrôlé l'ancienne centrale nucléaire et ses alentours.Une occupation qualifiée de "très, très dangereuse" par le chef de l'organisation onusienne.
Des nouvelles rassurantes de Tchernobyl. 36 ans après l'explosion de l'un de ses réacteurs, le 26 avril 1986, - la pire catastrophe nucléaire de l'Histoire - les conséquences de l'occupation de l'ancienne centrale nucléaire, située à 150 kilomètres au nord de Kiev, sont redoutées. "Le niveau de radioactivité se situe, je dirais, dans la normale", a assuré, mardi 26 avril, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, à des journalistes lors d'une visite sur place. "Les niveaux (de radioactivité) ont augmenté à certains moments quand les Russes amenaient dans la zone de l'équipement lourd et quand ils sont partis", a-t-il ajouté, soulignant que l'AIEA monitorait "quotidiennement" la situation.
Tombé aux mains des forces russes, au tout début du conflit, le site de Tchernobyl a été victime de coupures d'électricité et des réseaux de communications, paralysant les systèmes de la centrale et faisant craindre à l'Europe entière un nouvel accident nucléaire. Son occupation entre le 24 février, au premier jour de l'invasion de l'Ukraine, et le 31 mars, était "très, très dangereuse", a dénoncé le chef de l'AIEA Rafael Grossi, évoquant "une situation absolument anormale".
Un retour progressif à la normale depuis le 31 mars
Fin mars, les troupes russes ont évacué la zone d'exclusion autour de Prypiat après avoir reçu des "doses significatives" de radiations en creusant des tranchées sur le site, hautement contaminé, selon la compagnie nationale d'électricité ukrainienne, Energoatom. À la suite de leur départ, la situation à Tchernobyl est revenue progressivement à la normale, selon les comptes-rendus quotidiens de l'organisation des Nations unies, établis sur la base des informations du régulateur ukrainien.
Après s'être rendu en Ukraine pour jeter les bases d'un accord de fourniture d'assistance technique, le chef de l'AIEA est cette fois accompagné, à Tchernobyl, par une équipe d'experts "pour livrer des équipements vitaux" (dosimètres, combinaisons de protection, etc.) et effectuer "des contrôles radiologiques et autres". Ces experts doivent "réparer les systèmes de surveillance à distance, qui ont cessé de transmettre les données vers le siège" de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Vienne, en Autriche, peu après le début de la guerre, a-t-il précisé.
L'UE "préoccupée" par les actions russes à Tchernobyl
Peu de temps avant l'alerte de l'AIEA, l'Union européenne avait déjà exprimé sa vive inquiétude. "L'agression illégale et injustifiée de la Russie en Ukraine met à nouveau en péril la sûreté nucléaire sur notre continent", ont averti le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et la commissaire à l'Énergie, Kadri Simson, dans une déclaration commune. Ils ont accusé les forces russes d'avoir "endommagé imprudemment les installations" de sites nucléaires, comme à Zaporijjia, la plus grande centrale d'Europe, visée, fin février, par des tirs d'artillerie, et à nouveau frappée, mardi 26 avril, par deux missiles russes.
"L'occupation illégale et l'interruption des opérations normales, notamment en empêchant la rotation du personnel, compromettent le fonctionnement sûr et sécurisé des centrales nucléaires en Ukraine et augmentent considérablement le risque d'accident", ont ajouté les deux responsables européens. "À l'occasion de l'anniversaire de l'accident de Tchernobyl en 1986, nous réitérons notre plus grande préoccupation quant aux risques pour la sûreté et la sécurité nucléaires causés par les récentes actions de la Russie sur le site de Tchernobyl", ont-ils assuré, "saluant et soutenant les efforts de l'AIEA" pour la désescalade.
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