Le port d’Odessa bombardé, Kiev accuse Poutine d’avoir "craché au visage" de l’ONU et de la Turquie

Aurore Briffod avec AFP
Publié le 23 juillet 2022 à 13h13, mis à jour le 23 juillet 2022 à 16h51
Le port d’Odessa bombardé, Kiev accuse Poutine d’avoir "craché au visage" de l’ONU et de la Turquie

Au lendemain de l’accord signé entre la Russie et l’Ukraine sur l’exportation de céréales, le port stratégique d’Odessa en mer Noire a été visé par des missiles russes.
L’Ukraine accuse Vladimir Poutine d’avoir "craché au visage" de l’ONU et de la Turquie et prévient que la Russie devra assumer "l’entière responsabilité" en cas d’échec de l’accord.

Il aura fallu moins de 24 heures pour mettre à mal l’accord signé sur l’exportation de céréales ukrainiennes. Le port d’Odessa a été visé ce samedi par des missiles russes. Dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, le porte-parole de l’administration de la région d’Odessa a précisé que cette attaque avait eu lieu avec "des missiles de croisière de type Kalibr" tout en indiquant que "deux missiles ont été abattus par la défense anti-aérienne". 

La cible n’a pas été choisie au hasard. Odessa est la plus grande ville et le plus important port de toute la côte de la mer Noire. Un lieu crucial pour la reprise des exportations de céréales ukrainiennes.  

Des bombardements moins de 24 heures après l'accord

Car ces bombardements interviennent au lendemain de l’accord signé à Istanbul entre les deux belligérants sur l’exportation de céréales qui doit permettre d’exporter entre 20 et 25 millions de tonnes de grain bloquées en Ukraine et ainsi, de soulager les pays dépendants des marchés russe et ukrainien qui représentent 30% du commerce mondial.

Les autorités ukrainiennes ont déjà prévenu que Moscou assumerait "l’entière responsabilité" en cas d’échec de l’accord. Kiev accuse le président russe Vladimir Poutine d’avoir "craché au visage" de l’ONU et de la Turquie "qui ont déployé d’énormes efforts pour parvenir à cet accord", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Oleg Nikolenko.  De son côté, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré  qu’il "condamnait sans équivoque" les attaques de missiles tout comme le chef de la diplomatie de l'Union européenne. Sur Twitter, Josep Borrell a écrit : "Frapper une cible cruciale pour l’exportation de céréales un jour après la signature des accords d’Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements."

La Turquie, co-médiatrice de l'accord sur les céréales, s'est dite "préoccupée" par les frappes russes. "Le fait qu'un tel incident se soit produit juste après l'accord que nous avons conclu hier nous préoccupe vraiment", a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.


Aurore Briffod avec AFP

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