Offensive sur le front nord, sanctions contre l'Iran... Le point sur la situation en Ukraine

Julien Vattaire avec AFP
Publié le 21 octobre 2022 à 6h22

Source : JT 20h Semaine

Une nouvelle offensive russe depuis la Biélorussie est redoutée par le camp ukrainien.
L'aide militaire présumée de Téhéran à Moscou continue à être dénoncée.
Les faits marquants des dernières 24 heures.

Sur le terrain, l'Ukraine, pays frappé dans ses infrastructures et confrontée aux forces russes au sud et à l'est, s'est alarmée de l'ouverture possible d'un nouveau front au nord depuis la Biélorussie. Alors que des sanctions contre l'Iran sont progressivement décrétées, des militaires iraniens se trouvent, selon la Maison Blanche,"sur le terrain en Crimée" pour aider les forces russes à mener des attaques à l'aide de drones de fabrication iranienne en Ukraine. 

Biélorussie. Les militaires ukrainiens redoutent l'ouverture par Moscou d'un nouveau front au nord, depuis la Biélorussie. "La menace de reprise de l'offensive sur le front nord par les forces armées russes grandit", a déclaré Oleksiï Gromov, un responsable de l'état-major ukrainien. Si cela arrivait, une menace planerait sur les routes d'acheminement des armes occidentales. "Cette fois, l'offensive pourrait être à l'ouest de la frontière bélarusse pour couper les principales voies d'approvisionnement en armes et équipements militaires" étrangers qui arrivent notamment via la Pologne, a précisé Oleksiï Gromov.

Évacuations de Kherson. Jeudi, 15.000 personnes ont été évacuées dans le sud de l'Ukraine, selon l'administration russe de la région de Kherson. L'objectif est d'en déplacer "50.000 à 60.000" en quelques jours sur l'autre rive du Dniepr. "La préparation de la déportation massive de la population ukrainienne" vers la Russie "afin de modifier la composition ethnique des territoires occupés" a été dénoncée par le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Oleksiy Danilov.

Poutine à l'entraînement. Le président russe Vladimir Poutine a visité jeudi un terrain d'entraînement pour soldats mobilisés dans la région de Riazan, au sud-est de Moscou, selon des images diffusées à la télévision russe. Pour cette première depuis le début de la guerre en Ukraine, il en a profité pour essayer de tirer à l'arme automatique

Des restrictions d'électricité en Ukraine

Pertes russes. L'ancien membre de la société militaire russe Wagner, Alexandre Zlodeev, assure que "les troupes russes subissent en ce moment de très lourdes pertes". "J'ai des sources dans les Forces Spéciales de la Fédération de Russie, et dans le Renseignement du district militaire de l'Oural : ils me disent que certaines unités ont perdu jusqu'à 80% de leurs hommes", a-t-il déclaré à France inter. "Il n'y a pour les Russes aucun moyen de gagner cette guerre aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Électricité. Devant le Conseil européen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de transformer le réseau électrique ukrainien en "champ de bataille" pour paralyser le pays à l'approche de l'hiver. Depuis ce jeudi, la consommation d'électricité est limitée en Ukraine après des frappes russes sur des infrastructures. Par exemple, à Kiev, les entreprises, les magasins, les cafés et les restaurants sont invités à "économiser au maximum" sur les éclairages et la publicité lumineuse. L'entreprise Tchernivtsioblenergo a également communiqué sur des restrictions prises dans les régions de Lviv et Tchernivtsi. 

Accusations. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi soir les Russes d'avoir miné un barrage d'une centrale hydroélectrique située dans la région de Kherson, dans le Sud de l'Ukraine, et sous contrôle des forces de Moscou. "Selon nos informations, les agrégats et le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka ont été minés par des terroristes russes", a-t-il affirmé dans son allocution quotidienne publiée sur les réseaux sociaux. "En cas de destruction du barrage (...) le canal de Crimée du Nord disparaîtra tout simplement", et ce serait "une catastrophe à grande échelle" a ajouté le président ukrainien.

Iraniens en Crimée. Selon les États-Unis, l'aide militaire présumée de Téhéran à Moscou va jusqu'à la présence de militaires iraniens en Crimée. "Nous estimons que des militaires iraniens ont été sur le terrain en Crimée et ont aidé la Russie dans ces opérations", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine, John Kirby, à propos des attaques au drone kamikaze sur les villes et les infrastructures ukrainiennes ces derniers jours, et notamment sur Kiev. 

Sanctions contre l'Iran. Des livraisons d'armes par l'Iran à la Russie sont présumées. Alors que les deux pays rejettent ces accusations, les alliés occidentaux ont adopté une série de sanctions à l'égard de Téhéran. Les États membres de l'Union Européenne ont décidé de sanctionner la compagnie iranienne, Shahed Aviation Industries, liée aux puissants Gardiens de la Révolution, et les trois responsables militaires, dont le général Mohammed Hossein Bagheri, chef d'état-major des forces armées iraniennes. Londres a également décidé d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran en visant particulièrement trois généraux et une entreprise d'armements  "responsables de fournir à la Russie des drones kamikazes" pour bombarder l'Ukraine. 

Réactions à ces sanctions.  La Russie a de nouveau qualifié "d'hypothèses farfelues" les accusations selon lesquelles elle utiliserait des drones iraniens lors de la guerre en Ukraine. L'Iran a aussi qualifié de "sans fondement" des informations du Washington Post selon lesquelles la République islamique prévoyait d'envoyer des missiles à la Russie pour être utilisés en Ukraine. De son côté, Kiev a salué la réponse "rapide" de l'Union européenne.


Julien Vattaire avec AFP

Tout
TF1 Info