Policiers, journalistes… Plus d'une centaine d'Ukrainiens disparus à Kherson sous l'occupation russe

F.R avec AFP
Publié le 19 novembre 2022 à 20h19, mis à jour le 19 novembre 2022 à 20h38

Source : JT 13h WE

Une étude américaine de l'université Yale a recensé plus de 200 étentions extrajudiciaires et disparitions forcées à Kherson, pendant les huit mois d'occupation russe.
Un quart des 226 personnes concernées auraient fait l'objet de tortures et quatre sont mortes en détention ou peu après.
Selon les chercheurs, le profil des prisonniers dénote une campagne "préméditée".

226 détentions extrajudiciaires et disparitions forcées à Kherson. C'est le bilan de huit mois d'occupation russe dressé par des chercheurs américains, dans une étude publiée ce vendredi 18 novembre, par l'université Yale. D'après le Conflict Observatory, un groupe de recherche du département de santé publique de l'université Yale dont le travail est soutenu par le département d'État américain, plus d'une centaine des personnes emprisonnées "ne semblent pas avoir été libérées" et leur sort est peu clair depuis le retrait des forces russes de Kherson le 11 novembre dernier.

Un quart de ces 226 personnes auraient par ailleurs fait l'objet de tortures, et quatre sont mortes en détention ou peu après. La majorité de ces actes ont été perpétrés par l'armée russe et les services de sécurité russe (FSB), pointe l'étude. 

Les détenus et les disparus étaient principalement des hommes en âge de servir dans l'armée, notamment des fonctionnaires, des figures de la société civile, des professeurs, des policiers et des journalistes. "Ces résultats donnent du crédit à une série d'allégations alarmantes sur le traitement des détenus, notamment des morts en détentions, l'usage généralisé de la torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants, le pillage des personnes emprisonnées et des violences sexuelles et genrées", affirme l'étude. 

Une campagne "préméditée"

Les chercheurs expliquent aussi que le profil des prisonniers dénote une campagne "préméditée". Selon certaines sources consultées par les chercheurs, les Russes sont arrivés avec des listes de noms et des numéros de plaques d'immatriculation, ciblant les personnes qui pourraient résister à leur occupation. Les Tartars de Crimée ont notamment été pris pour cible, beaucoup étant accusés par les Russes d'appartenir à des groupes "terroristes".

"Cette étude montre que les forces russes doivent être tenues pour responsables des crimes qu'elles sont accusées d'avoir commis à Kherson", affirment les universitaires.


F.R avec AFP

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