Ukraine : premier procès pour crime de guerre, mission d’évacuation à Marioupol... Le point sur la situation

Julien Moreau avec AFP
Publié le 18 mai 2022 à 6h22

Source : LCI MIDI

Volodymyr Zelensy a affirmé que les Ukrainiens continuaient à mener une mission d’évacuation des soldats encore à Marioupol.
Emmanuel Macron a promis que les livraisons d’armes par la France se poursuivront et gagneront en intensité.
Les faits marquants des dernières 24 heures.

Au 83e jour de l’invasion Russe en Ukraine, le sort des soldats ukrainiens retranchés dans l’aciérie Azovstal est encore incertains. Si le ministère russe de la Défense a affirmé, ce mardi 17 mai, qu’ils se sont rendus aux forces prorusses et constitués prisonniers, Volodymyr Zelensky n’a cessé de répéter qu’une mission d’évacuation était encore en cours. Pour la première fois depuis le début de la guerre, la justice ukrainienne va juger un soldat pour crime de guerre.

Sur le plan diplomatique, la Suède et la Finlande ont annoncé qu’elles vont envoyer, ce mercredi 18 mai, leurs candidatures au siège de l'Otan. "Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble", s'est réjouie la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson.

Azovstal. À Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, "la mission d'évacuation" des soldats encore à l'intérieur de l'aciérie Azovstal "se poursuit", a affirmé, sans en préciser le nombre, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur son site internet.

Dans le même temps, Moscou a annoncé la reddition de 265 combattants ukrainiens, dont 51 "grièvement blessés", qui s'étaient rabattus sur cet immense complexe sidérurgique, dernier bastion de la résistance dans cette ville ravagée par les attaques russes. "Tous ceux qui ont besoin d'une assistance médicale sont envoyés vers l'hôpital de Novoazovsk", en territoire séparatiste prorusse, a-t-il précisé. Le ministère n'a pas évoqué d'échange de prisonniers, contrairement à l'Ukraine. 

Premier procès pour crime de guerre

Crime de guerre. La journée du mercredi 18 mai sera un jour très important pour la justice ukrainienne. Elle va entamer son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire. Le procès d'un soldat russe accusé d'avoir abattu un civil non armé. 

Il aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où les institutions internationales mènent aussi leurs propres enquêtes sur les exactions commises par les troupes russes dans ce pays. L’accusé, âgé de 21 ans, devra s'expliquer sur la mort d'un homme de 62 ans, le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine.  Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a annoncé, depuis La Haye, le déploiement en Ukraine d'une équipe de 42 enquêteurs et experts, soit la plus importante mission en termes d'effectifs jamais envoyée sur le terrain, afin de faire la lumière sur les crimes commis pendant l'invasion russe. 

La Russie se prépare à mener une opération militaire à long terme
Oleksiï Reznikov

Phase prolongée de la guerre. La guerre avec la Russie entre dans une "phase prolongée", a estimé, ce mardi 17 mai, le ministre ukrainien de la Défense. "La Russie se prépare à mener une opération militaire à long terme", a indiqué Oleksiï Reznikov. "À l'heure actuelle, les principaux efforts du Kremlin se concentrent sur les tentatives d'encercler et de détruire le regroupement des forces armées ukrainiennes dans les régions de Donetsk et de Lougansk", dans l'est du pays, partiellement aux mains de séparatistes prorusses, a-t-il ajouté. 

Emmanuel Macron/Volodymyr Zelensky. Au terme d'un long entretien avec Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron a promis mardi que "les livraisons d’armes par la France se poursuivront et gagneront en intensité" dans les jours à venir. "Je viens de terminer une conversation longue et significative avec Emmanuel Macron", a indiqué Volodymyr Zelensky sur Twitter. Les deux chefs d'État ont évoqué l'opération de sauvetage des derniers soldats d'Azovstal, des négociations de paix avec la Russie ou encore de nouvelles sanctions européennes à venir contre Moscou.  De son côté, l'Élysée a affirmé que l'appel "long et substantiel" avait duré 1h10. Emmanuel Macron a "réaffirmé sa pleine détermination à répondre à toutes les demandes d’appui exprimées par l’Ukraine, notamment en matériel de défense, en carburant, en aide humanitaire, en soutien économique et financier". 

Les candidatures suédoise et finlandaise envoyées ce mercredi

Otan. Le Kremlin multiplie les avertissements sur l'élargissement probable de l'Otan à la Finlande et la Suède, que l'invasion russe a poussé à renoncer à des décennies de non-alignement militaire. Ces deux pays ont annoncé qu'ils déposeraient ensemble, mercredi, leurs candidatures, malgré l'ombre persistante d'un blocage par la Turquie. Le président russe, Vladimir Poutine, a estimé lundi que ces adhésions ne constituaient pas "une menace immédiate" mais que "le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays (entraînerait) bien sûr une réponse". 

Malgré ces menaces de représailles, les deux pays du nord de l’Europe n’ont par l’air intimidés. La Suède et la Finlande vont envoyer, ce mercredi 18 mai, leurs candidatures au siège de l'Otan. "Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble", s'est réjouie la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson.

Bilan. Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes ont parlé il y a plusieurs semaines de 20.000 morts. Et les enquêteurs ukrainiens affirment avoir identifié "plus de 8000 cas" présumés de crimes de guerre. Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à 27.700 hommes depuis le début de l'invasion, le 24 février. C'est notoirement plus que ce qu'évoquent les sources occidentales. Le Kremlin a, quant à lui, tout juste admis des "pertes importantes". Le président Volodymyr Zelensky a déclaré qu'environ 2500 à 3000 soldats ukrainiens avaient été tués et quelque 10.000 blessés. Aucun chiffre indépendant et fiable n'est disponible.

Réfugiés. L'Ukraine a vu plus de six millions des siens fuir son territoire, dont plus de la moitié, 3,27 millions, vers la Pologne, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Genève, qui relève toutefois que ce flot s'est considérablement tari au fil des semaines et s'est même inversé. Le solde global reste cependant encore largement négatif, avec 5,9 millions de départs pour 1,56 million de retours, selon les garde-frontières.


Julien Moreau avec AFP

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