Prison bombardée dans le Donbass : Moscou et Kiev s'accusent mutuellement

FS
Publié le 29 juillet 2022 à 17h04

Source : TF1 Info

La Russie accuse les forces ukrainiennes d'avoir bombardé une prison du Donbass.
Selon Moscou, elle abritait de nombreux prisonniers de guerre ukrainiens.
De son côté, Kiev dément avoir bombardé cette zone.

Moscou accuse les forces ukrainiennes d'avoir bombardé à dessein une prison du Donbass, sous contrôle des séparatistes prorusses, tuant des dizaines de prisonniers de guerre ukrainiens qui y étaient détenus. L'Ukraine a démenti avoir visé des infrastructures civiles ou des prisonniers de guerre, et accuse en retour le camp russe de ce "bombardement d'artillerie ciblé" de la prison d'Olenivka, dans la région de Donetsk.

Le bombardement aurait fait entre 40 et 53 morts, selon les sources russes ou prorusses. Parmi les victimes figureraient des prisonniers de guerre ukrainiens, dont des militaires du régiment Azov, incarcérés après leur reddition à Marioupol. Honnis par les Russes, qui les tiennent pour des militants "néo-nazis", ces combattants sont inversement vus comme des héros en Ukraine, après leur résistance acharnée de deux mois dans la cité portuaire de Marioupol, finalement tombée le 20 mai dernier. 

Des combattants d'Azovstal parmi les victimes ?

Remis aux autorités séparatistes prorusses du Donbass, ils devaient y être jugés pour "crimes de guerre", et encouraient la peine de mort. On ignore combien d'entre eux étaient détenus dans la prison d'Olenikva, qui accueillait un total de 200 prisonniers, selon les responsables séparatistes. Lors de leur reddition, à la fin du siège de l'usine sidérurgique d'Azovstal à Marioupol, les combattants ukrainiens étaient environ 2500, selon les autorités russes.

Cette provocation scandaleuse vise à effrayer les soldats ukrainiens
Ministère russe de la Défense

"Cette provocation scandaleuse vise à effrayer les soldats ukrainiens", selon le ministère russe de la Défense, "et à les dissuader de se rendre". Moscou affirme par ailleurs que la prison a été atteinte par des tirs d'un système d'artillerie Himars, fourni à l'Ukraine par les États-Unis. Ces dernières semaines, les lance-roquettes multiples Himars se sont révélés particulièrement redoutables et précis contre les positions de l'armée russe. 

Inversement, l'Ukraine attribue le bombardement de la prison aux forces russes. "La Russie a commis un autre crime de guerre terrifiant", a affirmé son ministre des Affaires étrangères dans un tweet (ci-dessus), "en bombardant un établissement correctionnel dans la région occupée d'Olenivka où elle détenait des prisonniers de guerre ukrainiens". Pour l'état-major ukrainien, l'attaque de la prison par les Russes visait même à "camoufler les tortures de prisonniers et les exécutions qu'ils y ont perpétrées".

La télévision publique russe a diffusé des images présentées comme étant celles des baraquements carbonisés et des enchevêtrements de lits en métal détruits, qui comportent aussi des plans floutés de ce qui semble être des corps humains. Ni la réalité du bombardement, ni les déclarations des deux camps, n'ont pu à ce stade être vérifiées de source indépendante. 


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