Le président de la République s'est rendu ce mercredi matin en Roumanie, sur la base de Mihail Kogalniceanu.Interrogé sur sa volonté de ne pas "humilier la Russie", Emmanuel Macron a défendu sa position."À un moment donné, quand le feu pourra cesser, nous devrons négocier", a-t-il affirmé.
Des propos qui ont rafraîchi les relations entre la France et l'Ukraine. À plusieurs reprises ces dernières semaines, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de ne pas "humilier la Russie" afin de ne pas anéantir les chances d'entrer dans un processus de paix en Ukraine. En déplacement ce mercredi en Roumanie, sur la base de Mihail Kogalniceanu aux côtés des soldats, le président de la République a été sommé de justifier cette déclaration.
"Face à la guerre décidée par la Russie contre l'Ukraine et son peuple, la position de la France et de l'Europe est claire depuis le premier jour", a-t-il assuré (voir vidéo en tête de cet article). "Tout faire pour l'empêcher, sanctionner de manière unie la Russie que nous avons désignée dès le premier jour comme le responsable de cette guerre et de ce qui est une faute morale, politique et historique - nous avons pris six séries de sanctions inédites -, et soutenir l'Ukraine avec beaucoup de clarté."
Emmanuel Macron refuse toute "escalade verbale"
"Telle est la position de la France et de l'Europe, sans aucune complaisance, mais nous voulons bâtir la paix", a martelé le chef de l'État. "Nous souhaitons tous que le feu cesse, et que les discussions reprennent. Par cette formule, j'ai voulu redire que nous partageons un continent. Au bout de celui-ci, la Russie continue d'être là." Or, il s'agit d'une "puissance dotée", a-t-il rappelé.
En ce sens, Emmanuel Macron refuse toute forme de provocation à l'égard du pays de Vladimir Poutine. "Je n'ai jamais partagé les propos qui consistaient à dire qu'aujourd'hui, nous ferions la guerre au peuple russe, et que demain nous voudrions l'anéantir", a-t-il insisté. "À un moment donné, quand nous aurons aidé au maximum à résister, quand le feu pourra cesser, nous devrons négocier. Le président ukrainien devra négocier avec la Russie, et nous serons, nous Européens, autour de cette table."
"La seule issue souhaitable du conflit est soit une victoire militaire de l'Ukraine, soit une discussion, parce que le feu aura cessé, qui permet un accord entre l'Ukraine et la Russie. Donc à un moment, il faudra parler", a conclu le président de la République. "Je suis frappé de voir qu'il y a une escalade verbale alors que l'on n'en tire pas les conséquences."