Le professeur Alain Bauer, responsable du pôle Sécurité Défense Renseignement au Cnam, exclut toute sortie de crise rapide de la guerre en Ukraine.Si un cessez-le-feu est possible, le conflit devrait perdurer, estime-t-il sur LCI.
Près de trois mois après le début de l'invasion de la Russie en Ukraine, une résolution du conflit est loin d'être atteignable, estime Alain Bauer. Invité de l'Interview politique de LCI, ce vendredi 20 mai, ce professeur au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), responsable du pôle Sécurité Défense Renseignement, a assuré que la lutte allait perdurer aux portes de l'Europe, oscillant entre une "guerre froide et une paix chaude".
Un possible cessez-le-feu
"La Guerre froide, c'est : on se regarde en chiens de faïence pendant 10 ou 20 ans, le temps qu'on oublie les horreurs de la guerre. La paix chaude, c'est : on se regarde, et il y a des tas de petits conflits, en Transnistrie, en Géorgie, des poussées dans ce qu'il resterait du Donbass, s'il n'était pas totalement libéré...", définit le professeur.
Pour autant, un cessez-le-feu pourrait être atteint, selon lui, les négociations étant toujours en cours et les Ukrainiens étant déterminés à évacuer les civils, notamment à Marioupol. "Il y a des mouvements un peu erratiques, cela montre une certaine forme de chaos chez les Russes", a encore observé Alain Bauer, soulignant a contrario à quel point les Ukrainiens "savent exactement ce qu'ils veulent".
Revenant sur la volonté du président français de ne pas "humilier" la Russie dans l'éventualité d'un règlement de la paix à la fin du conflit, Alain Bauer a assuré que la Crimée était certainement une "ligne rouge". "Tout le reste, pour les Russes, est probablement négociable", a-t-il encore estimé, la presqu'île du Sud étant ancrée dans "la vision culturelle russe de l'Ukraine".