L'info passée au crible
Verif'

Un graffiti de Zelensky grimé en cannibale a-t-il été aperçu dans les rues de Berlin ?

Publié le 15 septembre 2023 à 13h36
JT Perso
Comment désactiver votre Adblocker
  • Cliquez sur l'icône de votre Adblocker installé dans votre navigateur. En général elle se trouve dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous utilisez plusieurs adblockers, veillez à bien tous les désactiver pour pouvoir accéder à votre vidéo.
  • Suivez les instructions indiquées par votre Adblocker pour le désactiver. Vous devrez peut-être sélectionner une option dans un menu ou cliquer sur plusieurs boutons.
  • Lorsque votre Adblocker est désactivé, actualisez votre page web.
  • Remarque : Si vous utilisez le navigateur Firefox, assurez-vous de ne pas être en navigation privée.
adblock icone
Un bloqueur de publicité empêche la lecture.
Veuillez le désactiver et réactualiser la page pour démarrer la vidéo.

Source : TF1 Info

Selon la propagande russe, un graffiti à Berlin représente le président ukrainien en cannibale.
L’auteur de l’œuvre serait actuellement recherché par la police, d’après la presse allemande.
Or, ces articles sont des faux et le bâtiment en question se situe en Pologne.

C’est une caricature peu avantageuse qui aurait été aperçue sur la façade d’un immeuble de Berlin. D’après une photo qui circule en ligne, Volodymyr Zelensky est grimé en cannibale en train de manger le bras d’un soldat ukrainien, kalachnikov encore au poing. Une manière peu subtile de dénoncer l’action du président et sa responsabilité dans la guerre qui l’oppose à la Russie. D’après plusieurs tweets, l’information a donc été relayée par la presse allemande, à commencer par DW News et le Frankfurter Allgemeine

Une campagne de désinformation

Sur Instagram, on assure également que les policiers allemands "recherchent l'auteur du tableau Zelensky le cannibale". En regardant de plus près qui sont les principaux relais de cette nouvelle, on s’aperçoit qu’elle émane de sites russes, comme VKontact (l’équivalent de Facebook à Moscou), et de médias russes. Il s’agit ici de propagande mensongère puisqu’aucun graffiti semblable de Zelensky n’est apparu dans les rues de Berlin ces derniers jours.

Des faux articles de la presse allemande sont apparus en ligne pour monter une rumeur de toutes pièces
Des faux articles de la presse allemande sont apparus en ligne pour monter une rumeur de toutes pièces - DR

Une telle information n’est en réalité pas consultable en ligne sur des sites de presse allemands. Et pour cause, les articles prétendument écrits par DW News et le Frankfurter Allgemeine sur l’affaire n’ont jamais été publiés. Par ailleurs, aucune mention d’un graffiti à l’effigie de Zelensky n’est disponible sur leur site. Des photomontages ont été créés pour appuyer cette fausse rumeur, selon le site ukrainien Stop Fake pour qui la tromperie est évidente : les titres attribués à la presse allemande sont truffés d’erreurs. Par exemple, dans le faux article du Frankfurter Allgemeine, le président ukrainien est tantôt appelé Vladimir, tantôt Zelinsky. Des coquilles assez peu crédibles pour un journal de cette réputation.

Un immeuble situé en Pologne

S’il fallait une preuve supplémentaire de cette campagne de désinformation, des internautes ont mis la main sur le véritable immeuble qui se cache derrière le mur. Le bâtiment se trouve non pas à Berlin, ni même en Allemagne, mais en Pologne, dans la ville de Varsovie. À son emplacement sur Google Maps, on reconnait immédiatement les fenêtres à droite ou le balcon vert du deuxième étage, à gauche. La façade, elle, est vierge et le drapeau polonais à l’entrée a été modifié au montage pour revêtir les couleurs de l’Allemagne. 

À gauche, le photomontage qui circule en ligne. À droite, la façade du bâtiment en 2021, à Varsovie.
À gauche, le photomontage qui circule en ligne. À droite, la façade du bâtiment en 2021, à Varsovie. - DR

Ce n’est pas la première fois que de faux graffitis de Zelensky sont inventés de toutes pièces par la propagande russe. En début d’année, des œuvres du président prétendument apparues dans plusieurs villes européennes avaient été diffusées sur les réseaux sociaux. Le but recherché était alors de nuire à l’image de l’Ukraine et de limiter le soutien lui étant apporté par l’Europe dans le conflit. 

Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.


Caroline QUEVRAIN

Tout
TF1 Info