Alors que des corps de civils continuent d’être découverts à Boutcha, les occidentaux annoncent de nouvelles sanctions prochaines.L’Ukraine craint "une attaque massive" à l’est du pays, et 4 millions de personnes ont déjà quitté le pays.Voici le point sur la situation en Ukraine au 40ème jour de l’invasion russe.
Zelensky dénonce un "génocide". Le Président ukrainien a accusé les forces russes d’avoir commis des "crimes de guerre". Équipé d’un gilet pare-balles, il s’est exprimé devant les caméras à Boutcha, lundi 4 avril, à l’occasion d’un déplacement non prévu, le premier hors de la capitale depuis le début de l’invasion russe. "Ce que vous voyez, c'est le génocide, il y a des milliers de personnes torturées, tuées, il y a des femmes violées... C'est très difficile d'en parler", a-t-il déclaré. Cinq corps de civils ont encore été trouvés dans cette ville proche de Kiev, où des centaines de cadavres ont déjà été découverts ce week-end.
La Russie dément toujours. Moscou dément toujours "catégoriquement" avoir tué des civils à Boutcha. Le Kremlin et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, évoquent des "falsifications", affirmant que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient "une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux".
La Russie a par ailleurs demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour statuer sur les "provocations haineuses" commises selon elle par l'Ukraine à Boutcha, en accusant l'Ukraine de perturber les négociations de paix.
La communauté internationale hausse le ton
L’Occident promet davantage de sanctions. Des États-Unis à l’Europe, en passant par le Japon, la communauté internationale a unanimement condamné les massacres observés dans la ville de Boutcha, récemment libérée par les forces ukrainiennes. Chez les occidentaux, de nombreuses nations ont annoncé ce lundi leur volonté de durcir les sanctions à l’encontre de la Russie.
Alors que la France et l’Allemagne ont confirmé l’expulsion de plusieurs dizaines de diplomates russes de leurs territoires, Emmanuel Macron s'est dit "favorable" à de nouvelles sanctions, notamment "sur le pétrole et le charbon". L’UE, de son côté, a annoncé dans un communiqué discuter "en urgence" de nouvelles sanctions. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont pour leur part réclamé lundi la "suspension" de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, espérant provoquer un vote ce jeudi.
Le président espagnol, Pedro Sánchez, évoque pour sa part un possible "génocide" et s’est engagé à ce que "ces crimes de guerre ne restent pas impunis et puissent comparaître devant les tribunaux, dans ce cas précis devant la Cour pénale internationale". Le Premier ministre polonais a aussi appelé à créer une commission d'enquête internationale sur "le génocide" commis, selon lui, par l'armée russe dans des villes ukrainiennes.
L'Ukraine craint une violente offensive à l'est. Une offensive russe "massive" est attendue dans l'est du pays, selon le gouverneur de la région de Loudansk, qui a pris la parole dans une vidéo. "Nous voyons que des équipements arrivent de différentes directions, qu'ils amènent des hommes, qu'ils apportent du carburant", a-t-il déclaré, appelant, en conséquence, les habitants à fuir la région.
Les autorités ukrainiennes avaient effectivement estimé, samedi, que les forces russes se retiraient des régions du nord pour se redéployer vers l'est et le sud de ce pays, tandis que la Russie a annoncé concentrer son offensive sur le Donbass, où se trouve la région de Lougansk, en grande partie déjà aux mains de l'armée russe et de ses alliés séparatistes.
Dans un rapport publié ce lundi, le ministère britannique de la Défense confirme que les forces russes continuent d'y "consolider et de réorganiser" leur offensive. "Des troupes russes, y compris des mercenaires de la compagnie militaire privée Wagner, liée à l'État russe, sont déplacées dans la région", précise le rapport.
La barre des 4 millions de réfugiés franchie. Plus de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés, qui recensait exactement 4.215.047 réfugiés ukrainiens lundi. Ce sont 38.646 de plus que lors du précédent pointage dimanche. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Seconde Guerre Mondiale.