Guerre en Ukraine : ces armes que la Suisse va détruire et qui auraient pu servir à Kiev

par T.G.
Publié le 13 mars 2023 à 19h20

Source : Sujet TF1 Info

La Suisse a décidé de se séparer de batteries antiaériennes plutôt que de les remettre au Royaume-Uni, où elles avaient été produites.
Londres aurait pu les transférer à Kiev.
La Suisse confirme son statut de neutralité, qu'elle défend depuis le début du conflit en Ukraine.

Assumer son devoir de neutralité. Quitte à détruire des armes qui auraient pu alimenter l'arsenal de Kiev. Selon l'hebdomadaire NZZ am Sonntag, des batteries antiaériennes vont être détruites alors qu'elles auraient pu être envoyées sur le terrain de guerre.

Selon le média helvète, 60 systèmes de défense sol-air Rapier, développées dans les années 1960 pour l’armée britannique et la Royal Air Force, vont bientôt partir à la casse. Cette batterie a pourtant fait ses preuves, notamment durant la guerre des Malouines. La Suisse, qui en a acheté une soixantaine, a décidé l'an dernier de s'en séparer, les jugeant obsolètes.

"Une frénésie guerrière" dénoncée par Berne

Problème : selon une loi de 2006, les armes étrangères dont l’armée n’a plus besoin doivent être revendus en priorité au pays qui les a produites. En l'occurrence, le Royaume-Uni. Reste à savoir si ce dernier demandera à la Suisse de récupérer ses Rapier.

D'ici à une éventuelle requête de la part de Londres, Berne continue de vanter les mérites de sa neutralité dans le conflit. Même si cette position semble de plus en plus difficilement tenable. Le président de la Confédération Alain Berset a d'ailleurs dénoncé une "frénésie guerrière" dans une interview dimanche à NZZ am Sontag. "Les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans des guerres", réaffirme le socialiste fribourgeois, soulignant que la position du Conseil fédéral était très claire en la matière.

Le débat sur la neutralité agite la Suisse depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022. Le pays alpin - qui ne fait pas partie de l'Union européenne - a adopté toutes les sanctions prises par Bruxelles contre Moscou, estimant que ces sanctions étaient compatibles avec sa neutralité. En revanche, son gouvernement reste inflexible sur la neutralité historique du pays.

Bien que pressé par Kiev et ses alliés d'autoriser la réexportation d'armes et de munitions suisses vers Kiev, Berne a jusqu'à présent balayé les demandes de l'Allemagne, de l'Espagne et du Danemark. Diverses initiatives sont en cours au Parlement suisse en vue d'assouplir ces règles, mais aucune décision n'est attendue avant plusieurs mois.


T.G.

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