Ukraine : un journaliste français tué, Kiev remporte la bataille de l'embargo pétrolier européen... Le point sur la situation

Justine Briquet-Moreno
Publié le 31 mai 2022 à 6h17

Source : JT 20h Semaine

Un journaliste de BFM TV a été tué dans la région de Severodonetsk.
L'UE s'accorde sur un embargo visant le pétrole russe.
Les faits marquants de ces dernières 24 heures.

Au 100ᵉ jour de l'offensive russe en Ukraine, l'est du pays continue d'être le théâtre de violents affrontements et en premier lieu dans la région du Donbass encore régulièrement bombardée par l'armée russe. Dans la zone de Severodonetsk, un journaliste français a été tué alors qu'il couvrait une opération humanitaire. Frédéric Leclerc-Imhoff est le huitième reporter à perdre la vie dans l'exercice de ses fonctions depuis le début du conflit. 

Un journaliste français tué dans la région de Severodonetsk

C'est en couvrant une opération humanitaire à bord d'un bus rempli de civils sur la route de Lyssytchansk, dans la région de  Severodonetsk, que Frédéric Leclerc-Imhoff a trouvé la mort. Âgé de 32 ans, ce journaliste reporter d'images employé par la chaîne info BFM TV a été victime d'un tir d'obus. De son côté, son collègue Maxime Brandstaetter, a été légèrement blessé. 

Suite à la nouvelle de son décès,  le chef de l’État Emmanuel Macron a rapidement tenu à rendre hommage au journaliste parti en Ukraine pour "montrer la réalité de la guerre". "Je partage la peine de la famille, des proches et des confrères de Frédéric Leclerc-Imhoff, à qui j’adresse mes condoléances. À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France", a écrit le président de la République. La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a, quant à elle, condamné un "double crime qui vise un convoi humanitaire et un journaliste"

Dès ce lundi 30 mai, le parquet national antiterroriste (Pnat) a d'ores et déjà annoncé l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre après la mort du journaliste. L'enquête de flagrance confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) porte également sur "les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter". Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, on déplore au moins huit journalistes assassinés dans l'exercice de leur profession, selon un décompte de Reporters sans frontières. Au moins cinq autres enquêtes pour des faits commis au préjudice de ressortissants français ont été ouvertes par le parquet antiterroriste.

L'UE s'accorde sur un embargo pétrolier

Pendant que les forces russes continuent de progresser à l'est de l'Ukraine - les combats ont fait rage à Severodonetsk - les dirigeants de l'Union européenne (UE) sont parvenus à tomber d'accord pour réduire de plus de "deux tiers" leurs importations de pétrole russe. "Les querelles internes doivent cesser", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky aux pays de l'UE, les appelant à une "plus grand unité" pour permettre l'adoption d'un sixième paquet de sanctions contre Moscou.

L'embargo approuvé par les 27 pays membres de l'UE aboutit à une réduction qui sera mise en œuvre d'ici à la fin de l'année et qui vise à "supprimer une énorme source de financement à la machine de guerre" russe. Objectif : exercer "une pression maximum" sur Moscou et ainsi inciter à mettre fin à la guerre, selon les propres termes du président du Conseil européen, Charles Michel. Seul le pétrole russe acheminé vers l'UE par bateau - soit les deux tiers des achats européens en la matière - serait concerné dans l'immédiat. Les dirigeants européens ont également discuté de la nécessité d'assurer des liquidités à l'Ukraine pour continuer de faire fonctionner correctement son économie. Ainsi, ils lui ont accordé neuf milliards d'euros pour ses besoins immédiats. 

Contre-offensive ukrainienne dans le sud

Si l'est tombe progressivement aux mains des Russes, les forces ukrainiennes ont néanmoins affirmé regagner du terrain au sud, notamment dans la région autour de Kherson, une ville proche de la Crimée passée sous contrôle russe début mars. Dans son point publié dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée ukrainienne affirme notamment progresser vers Biloguirka, à une centaine de kilomètres au nord de Kherson. 

Dans cette région, l'armée russe a  affirmé avoir mené des combats, indiquant même avoir détruit des équipements militaires ukrainiens.  Selon Kiev, les forces russes  construisaient des "lignes défensives" autour de Kherson et avaient même fait venir des forces spéciales dans la ville voisine de Mykolaïv. Un seul objectif : "récupérer du terrain perdu". Sur la page Facebook de l'état-major ukrainien, on peut lire : "Kherson, tiens bon, nous sommes proches !"

La France va renforcer ses livraisons d'armes à l'Ukraine

Dans ce contexte, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s'est rendue, ce lundi 30 mai, en Ukraine. Il s'agit de la première visite officielle d'un responsable français d'un tel niveau depuis le début du conflit. Dans son allocution, elle a affirmé que la France "renforcera" ses livraisons d'armement à l'Ukraine. Fin avril, le président Emmanuel Macron avait annoncé l'envoi de matériel militaire à Kiev, notamment des canons automoteurs César. Pour les autorités ukrainiennes, ces canons "se sont avérés être des armes fiables et efficaces"

Depuis des semaines, Kiev réclame des livraisons d'armes des Occidentaux pour pouvoir faire face à l'offensive russe. Pour autant, le président américain Joe Biden a indiqué que les États-Unis n'allaient "pas envoyer à l'Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie". De telles livraisons avaient été évoquées dernièrement, mais jamais réellement confirmées.


Justine Briquet-Moreno

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