Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu au Royaume-Uni et en France mercredi.Une visite alors que la confusion règne à Kiev autour du sort du ministre de la Défense.Retrouvez les informations marquantes de ces dernières 24h.
Ce n'est que la deuxième fois depuis le début du conflit en Ukraine que Volodymyr Zelensky quitte son pays. Mercredi 8 février, il s'est rendu au Royaume-Uni et en France où il a pu discuter avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. Une visite qui se déroule alors que l'annonce prématurée du remplacement du ministre ukrainien de la Défense a semé la confusion à Kiev, en pleine poussée russe.
Accompagner l'Ukraine "vers la victoire"
Avions et chars au coeur des discussions
Les avions de combat en question. La question de livraisons d'avions de combat à l'Ukraine a bien sûr été au cœur des discussions de cette tournée européenne. Jusqu'ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à franchir ce pas supplémentaire, de crainte d'une escalade avec Moscou. Mais les tabous tombent les uns après les autres depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds. Devant la presse, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont temporisé sur ce sujet, alors que le Premier ministre britannique Rishi Sunak a semblé ouvrir la voie avec prudence, demandant à l'armée britannique d'étudier de possibles livraisons d'avions, une solution envisageable seulement "à long terme".
Des chars "le mois prochain". Une visite lors de laquelle les livraisons d'armes ont également été abordées, et notamment pour les blindés et les armes longue portée. Sur ces points, Londres a affirmé que ses chars Challenger seraient opérationnels "le mois prochain", et a promis d'envoyer immédiatement des capacités d'artillerie à plus longue portée, sans détailler. L'Allemagne compte, elle, fournir avec ses alliés fin avril un premier bataillon de ses tanks Leopard 2, très attendus.
Volodymyr Zelensky attendu au sommet de Bruxelles. Deux sujets qui seront abordés lors d'un sommet de l'Union européenne à Bruxelles où le président ukrainien se rend ce jeudi matin en compagnie d'Emmanuel Macron. Le moment est crucial pour l'Ukraine qui s'inquiète des succès récents de l'armée russe dans le Donbass et craint une offensive d'ampleur dans les prochaines semaines.
"La moisson sanglante du prochain cycle d'escalade sera sur vos épaules"
"Moisson sanglante". Face à ces annonces, l'ambassade de Russie au Royaume-Uni a averti que des livraisons d'avions ne resteraient pas sans "réponse" : "Dans un tel scénario, la moisson sanglante du prochain cycle d'escalade sera sur votre conscience, ainsi que les conséquences militaires et politiques pour le continent européen et le monde entier". Ces dernières semaines, l'armée russe, épaulée par les paramilitaires du groupe Wagner et renforcée par des centaines de milliers de civils mobilisés, est repassée à l'attaque, en particulier dans le Donbass, dont Moscou revendique l'annexion.
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Confusion autour du sort du ministre de la Défense ukrainien. Cet épisode diplomatique intervient alors que le pouvoir à Kiev semble en pleine tempête. En cause : l'annonce prématurée du remplacement du ministre ukrainien de la Défense qui a semé la confusion à Kiev, menaçant de déstabiliser les forces ukrainiennes en pleine poussée de l'armée russe dans l'est. Le départ d'Oleksiï Reznikov, figure clé du gouvernement de Volodymyr Zelensky qui a notamment négocié des livraisons d'armes occidentales, a été annoncé dimanche soir par un influent député, dans le sillage d'un scandale de corruption ayant secoué le ministère de la Défense. Mais trois jours plus tard, le ministre est toujours en place - il a même reçu mardi son homologue allemand - et les déclarations contradictoires ne cessent de se multiplier.