Haïti : l'île une nouvelle fois plongée dans la violence après la mort d'un chef de gang

par T.A. avec AFP
Publié le 17 novembre 2023 à 23h57

Source : JT 20h Semaine

Des affrontements entre gangs ont fait plusieurs victimes à Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, après la mort d'un chef de plusieurs bandes.
Un hôpital a dû faire évacuer ses patients à cause des émeutes.
Le pays ne parvient pas à sortir de la spirale de violence dans laquelle il est plongé depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse.

Haïti à nouveau dans le chaos. D'importants affrontements entre gangs rivaux ont eu lieu ce vendredi dans la capitale du pays, Port-au-Prince. Plusieurs victimes civiles sont à déplorer et un hôpital de la ville a été contraint de fermer ses portes, selon l'ONG Médecins sans frontières. 

Les violences se concentrent notamment au sein de la Cité Soleil, le plus grand bidonville de la métropole haïtienne. Au total, depuis lundi, l'organisation humanitaire assure y avoir soigné une cinquantaine de personnes blessées. C'est dans ce quartier qu'habitent "plusieurs centaines de milliers" de personnes, mais où "la violence a drastiquement réduit la disponibilité de soins médicaux", selon un communiqué de l'ONG. 

Un hôpital fermé à cause des affrontements entre gangs

Comment expliquer ces nouvelles émeutes à Haïti, l'un des pays les plus pauvres du monde ? À Port-au-Prince, les gangs contrôlent 80% de la capitale. La mort en début de semaine d'un dirigeant d'une coalition de plusieurs de ces bandes a été l'élément déclencheur de ce regain de tensions. "Des malfrats ont été tués dans des affrontements avec la police" jeudi, indique Enock Joseph, un pasteur de la ville. "Très remontés" par ces pertes face aux forces de l'ordre, les "bandits armés s'en sont pris aux membres de la population civile dans la soirée de jeudi", a poursuivi le religieux. 

Toujours selon cet homme, ces malfaiteurs "ont incendié plusieurs maisons et ont exécuté des riverains, notamment une jeune fille de 16 ans qu'ils accusent d'être une informatrice de gangs rivaux". Un seul hôpital fonctionne encore dans la zone de ces violences, le service d'urgences tenu par Médecins sans frontières au sein de la Cité Soleil. L'hôpital Fontaine, un important centre de santé, a dû être évacué de tous ses patients, mercredi, à cause des heurts se rapprochant de l'établissement.

Aucune élection depuis 2021

Depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, le petit État caribéen ne parvient à trouver aucune stabilité sécuritaire. Dans le pays, le nombre de crimes graves a atteint des niveaux records, selon l'ONU. Aucune élection n'a eu lieu depuis, laissant aux gangs la mainmise totale sur le pays. La justice ne sanctionne plus non plus les nombreuses exactions qui se déroulent sur l'île depuis des mois. Dans ce pays de 12 millions d'habitants, 20% de la population serait une situation de famine. Plus de 160.000 personnes ont aussi dû quitter leur logement à cause des gangs.

Face à cette crise qui n'en finit plus, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné début octobre son accord pour l'envoi en Haïti d'une mission multinationale menée par le Kenya afin d'aider la police haïtienne. Le parlement kényan a approuvé jeudi ce déploiement, qui reste néanmoins suspendu à une décision de justice à Nairobi.


T.A. avec AFP

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