Depuis plus de deux semaines, des "activistes" azéris bloquent la seule route qui relie le Haut-Karabakh au reste du monde.Dans une tribune publiée ce mercredi, onze parlementaires et responsables politiques de tous bords appellent Emmanuel Macron à "garantir la sécurité" des Arméniens de cette enclave située en Azerbaïdjan.
C'est tout un peuple qui est en danger. Dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde ce mercredi, onze parlementaires et dirigeants politiques de gauche comme de droite, parmi lesquels Olivier Faure (premier secrétaire du PS), Fabien Roussel (secrétaire national du PCF), Hervé Marseille (chef du parti centriste UDI) ou encore Éric Ciotti (président du parti Les Républicains), alertent sur la situation des Arméniens du Haut-Karabakh.
La menace d'une "catastrophe humanitaire majeure"
Depuis le 12 décembre dernier, les habitants de cette enclave située en Azerbaïdjan sont coupés du reste du monde. Des "activistes" de Bakou occupent le corridor de Latchine, seule voie d'accès vers l'extérieur pour les hommes, femmes et enfants de ce territoire (près de 90% des approvisionnements passent par cette route en temps normal). Une manœuvre qui fait "peser la menace d’une catastrophe humanitaire majeure", dénoncent les auteurs. "Environ 120.000 personnes, dont 30 000 enfants, se voient en effet privées de ressources, dont l’approvisionnement alimentaire et médical. Durant trois jours, l’Azerbaïdjan a aussi coupé le gaz, donc le chauffage, exposant la population à un froid glacial", ajoutent-ils. "Cet évènement marque une escalade supplémentaire dans les agressions perpétrées depuis septembre 2020 par l'Azerbaïdjan contre les Arméniens", martèle le texte.
Par conséquent, les signataires de cette tribune réclament au "président de la République, en accord avec l’expression démocratique de l’Assemblée nationale et du Sénat, de tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité, et ce d’une façon pérenne, des Arméniens du Haut-Karabakh et de la République d’Arménie". Le tout pour "éviter l'irréparable". Pour justifier cette demande, ils invoquent une "violation du droit international" et les "liens multiséculaires" entre Paris et Erevan.
Aide humanitaire et forces d'interposition
Par ailleurs, les élus exigent "d'apporter une présence humanitaire en Artsakh (nom arménien du Haut-Karabakh, ndlr) et une aide économique d'urgence en Arménie", de "rencontrer les représentants de l'Artsakh" et de "définir" avec l'Union européenne et les États-Unis des "sanctions économiques et politiques contre l'Azerbaïdjan". Il est également nécessaire, selon eux, de "saisir la Cour pénale internationale en vue de l'envoi d'une force d'interposition par le conseil de sécurité de l'ONU".
Pour rappel, Emmanuel Macron avait appelé, le 23 décembre dernier, Ilham Aliev, chef de l'État azerbaïdjanais, à permettre la "libre circulation" entre Stepanakert, capitale de la République du Haut-Karabakh - que Sénat et Assemblée nationale avaient appelé à reconnaître dans un texte voté en 2020 - et Erevan. Jusqu'ici, sans succès. De son côté, l'ONU a appelé mardi "les parties à résoudre les problèmes en suspens par le dialogue, à permettre de toute urgence une circulation libre et sûre, à protéger les droits de l'homme et à éviter tout impact humanitaire négatif sur les civils".
Depuis la fin du conflit entre Arménie et Azerbaïdjan, à l'automne 2020, Bakou a récupéré dans son giron d'importants territoires, si bien que l'enclave arménienne n'est plus reliée à Erevan que par le "corridor de Latchine". Cette étroite bande de terre, placée sous le contrôle de troupes russes d'interposition, est occupée, et même bloquée, par des militants azerbaïdjanais.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info