L'enclave arménienne du Haut-Karabakh est presque désertée par ses habitants samedi.Plus de 100.000 réfugiés sont arrivés en Arménie ces derniers jours.Les autorités redoutent une vaste crise humanitaire.
La fuite plutôt que des représailles. Dix jours après la victoire éclair de l'Azerbaïdjan, la république séparatiste du Haut-Karabakh est samedi presque entièrement désertée par ses habitants. Plus de 100.000 personnes ont pris la route de l'Arménie, laissant craindre une crise humanitaire.
Le flot de réfugiés devrait se poursuivre. "Il reste quelques centaines de fonctionnaires, d'urgentistes et de personnes ayant des besoins spéciaux, qui se préparent également à partir", a écrit sur X (ex-Twitter) l'ancien médiateur des droits du Haut-Karabakh, Artak Beglarian, précisant que ces informations ne sont "pas officielles".
"La situation sur le terrain est désastreuse"
Dans la ville de Goris, la première ville coté arménien, des centaines de réfugiés attendent qu'on leur propose un hébergement sur la place centrale, au milieu de leurs bagages. Devant ce flux chaotique, l'ONU a annoncé avoir reçu le feu vert pour l'envoi ce week-end d'une mission dans le territoire afin d'évaluer principalement les besoins humanitaires, alors que l'organisation n'a pas eu accès à cette région "depuis environ 30 ans".
"La situation sur le terrain est désastreuse. Nous voyons des familles dont les enfants sont si faibles qu'ils se sont évanouis dans les bras de leurs parents. Ces circonstances exigent un soutien émotionnel immédiat et important", a souligné de son côté la Croix Rouge dans un communiqué.
La France, elle, a déploré son autorisation "limitée" et tardive consentie par l'Azerbaïdjan, arrivée après la fuite de la population "sous le regard complice de la Russie".