Hong Kong : des milliers de hamsters abattus après la détection de cas de Covid

Publié le 21 janvier 2022 à 15h31
Hong Kong : des milliers de hamsters abattus après la détection de cas de Covid
Source : iStock - Andrey Sayfutdinov

TOLÉRANCE ZÉRO - Après l'apparition de quelques cas de Covid-19 chez des hamsters vendus en animalerie à Hong Kong, des milliers d'entre eux, ainsi que des lapins et des chinchillas, vont être abattus par les autorités. Cette décision a déclenché la fureur de nombreux Hongkongais.

Il ne fait pas bon être un rongeur à Hong Kong. À l'instar de la Chine continentale voisine, le territoire a adopté la stratégie "zéro Covid". Et alors que plusieurs cas de Covid-19 ont été détectés dans une animalerie, les autorités ont ordonné l'abattage de quelque 2000 petits animaux, principalement des hamsters mais aussi des chinchillas, lapins, cochons d'Inde à "titre de précaution". Mardi soir, des employés en tenue de protection sont sortis du magasin en question, avec à la main des sacs à ordures rouges marqués d'un avertissement de danger biologique. Ils ont ensuite été envoyés en camp de quarantaine.

Au-delà de l'abattage des animaux de cette animalerie, au nombre de 1000, ainsi que d'un millier d'autres présentés à la vente dans d'autres animaleries, les autorités ont également "fortement encouragé" toute personne ayant acheté un petit mammifère après le 22 décembre, soit juste avant Noël, à leur amener l'animal afin qu'il soit euthanasié. 

"Éviter le désastre"

Le principal microbiologiste de la ville, Yuen Kwok-yung,  - qui conseille le gouvernement en matière de Covid - a affirmé que cet abattage massif était nécessaire pour "éviter un désastre". "Nous avons des raisons de croire qu'un entrepôt, dans lequel plus d'un millier de hamsters ont séjourné, est à l'origine de (cette contamination). Le virus pourrait se multiplier par infection croisée et se propager dans les animaleries et autres points de vente", a-t-il écrit dans un article paru mercredi.

"Au niveau international, il n'y a pas encore de preuve que les animaux de compagnie puissent transmettre le coronavirus à l'homme, mais (...) nous prenons des mesures de précaution" contre tout risque de transmission, a déclaré Sophia Chan, secrétaire à la Santé, lors d'une conférence de presse.  Pour l'OMS, ce risque de transmission "reste faible, mais nous l'examinons en permanence"

La colère des défenseurs des animaux

La décision d'abattre ces mammifères a provoqué un tollé. Une pétition Change.org a recueilli plus de 23.000 signatures en moins d'une journée et la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) a dénoncé la décision du gouvernement. "La SPCA est choquée et préoccupée par la récente annonce concernant le traitement de plus de 2000 animaux", a-t-elle déclaré dans un communiqué envoyé à l'AFP mercredi. "Nous exhortons les propriétaires d'animaux à ne pas paniquer et à ne pas abandonner leurs animaux", ajoute-t-elle.

Certains Hong-Kongais se sont également rendus devant le centre de collecte des hamsters géré par le gouvernement pour dissuader les propriétaires de les remettre aux autorités. Dans un communiqué, "le ministère de l'Agriculture leur demande de cesser immédiatement ce type d'actions" et précise que la police a été informée de ces d'obstructions. Un fourgon de police était stationné devant le point de collecte, ont indiqué vendredi les télévisions hongkongaises. Jeudi soir, le centre avait reçu 68 hamsters.

Personne ne m'enlèvera mon hamster à moins de me tuer
Une anonyme interviewée par The Standard

Mercredi, devant un centre pour animaux géré par le gouvernement, un homme qui a demandé à être identifié par son seul nom de famille, Hau, a raconté à l'AFP que son fils de 10 ans était inconsolable à l'idée de perdre "Pudding", un hamster acheté récemment. "Je n'ai pas le choix, le gouvernement a fait en sorte que cela semble très grave", a-t-il témoigné, tout en montrant des vidéos de son fils pleurant devant la cage rose de Pudding. Il reconnaissait cependant être inquiet pour ses parents âgés avec lesquels il vit.

"Personne ne m'enlèvera mon hamster à moins de me tuer", lançait de son côté au média local The Standard une femme non identifiée qui a acheté son animal le 1er janvier, qui rappelait que plusieurs dizaines de hauts responsables hongkongais avaient été envoyés en camp de quarantaine début janvier pour avoir participé à une fête d'anniversaire où deux participants avaient été testés positifs au Covid-19. "Si toutes les personnes qui ont assisté à la fête d'anniversaire sont éliminées, je remettrai mon hamster au gouvernement", a-t-elle lancé, s'interrogeant : "Est-ce qu'ils vont aussi tuer tous les patients infectés par le Covid-19 et leurs proches ?"

Aucune sanction n'est à ce jour prévue à l'encontre des propriétaires d'animaux de compagnie voulant garder leurs hamsters. Les autorités sanitaires ont cependant affirmé que Hong Kong disposait des moyens légaux pour obliger les personnes à remettre les animaux.


La rédaction de TF1info

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