CHAOS - Un policier hongkongais a tiré lundi matin sur un manifestant masqué, le blessant au torse, alors que la mégapole était paralysée par des opérations de blocage de très grande ampleur menée par la mouvance pro-démocratie. Des images violentes abondamment partagées sur les réseaux sociaux.
Face à la contestation, les autorités maintiennent un ton particulièrement musclé. Selon les médias locaux, la police de Hong Kong a ouvert le feu contre des manifestants ce lundi, blessant au moins l'un d'entre eux, alors que de nouveaux heurts ont éclaté dans la région administrative spéciale.
Sur des vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux et retransmises par Reuters, on peut voir un manifestant gisant au sol dans une mare de sang. Un autre homme masqué, vêtu de noir, s'approche et le policier lui tire visiblement sur le torse. Des personnes se ruent sur le policier puis s'éloignent. L'homme tombe au sol puis s'assoit en se tenant l'abdomen, tente de se relever avant d'être maîtrisé à terre par le policier. Deux autres coups de feu retentissent. À côté d'eux, un autre policier immobilise au sol un autre manifestant en noir. Les deux ont été arrêtés.
La police a déclaré dans un communiqué que des manifestants "radicaux" avaient érigé des barricades en de multiples points de la ville, demandant aux contestataires de "mettre fin immédiatement à leurs actions illégales".
All Police officers are required to justify their enforcement actions. We appeal to radical protestors to be calm and rational. Protestors should stop all acts that threaten others’ safety and obstruct Police’s lawful execution of duty. — Hong Kong Police Force (@hkpoliceforce) November 11, 2019
Elle a confirmé qu'un homme avait été blessé par balle dans le quartier de Sai Wan Ho. Des officiers dans deux autres districts ont aussi sorti leur arme, sans en faire usage, a-t-elle ajouté.
White-collar professionals were escaping the tear gas attack by the barbarian riot police. Most of them were out for lunch. Would an accountable government allow such a mess that happened at their financial city center? Even city’s elites are no longer safe. #HongKong pic.twitter.com/2Scr29SeD1 — Nathan Law 羅冠聰 😷 (@nathanlawkc) November 11, 2019
L'administration hospitalière a indiqué à Reuters qu'un homme âgé de 21 ans, présumé blessé dans l'incident à Sai Wan Ho, avait été admis à l'hôpital pour y subir une opération.
#HKPoliceTerrorism shooting tear gas during lunch hour time in Central Hong Kong , crazy!😡😡😡😡😡 pic.twitter.com/U3qJfdoYJ2 — cantwaittolaugh (@cantwaittolaugh) November 11, 2019
Un journaliste de Reuters a constaté que les forces de l'ordre ont plus tard fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants dans ce même district. Un habitant de Sai Wan Ho a déclaré que les contestataires tentaient de bloquer une route en jetant des poubelles quand la police s'est précipitée sur les lieux.
Hong Kong paralysé
La police avait auparavant fait feu à deux reprises sur des manifestants depuis le début du mouvement de contestation, entré dans son sixième mois. Les deux manifestants, l'un âgé de 18 ans et l'autre de 14 ans, ont survécu à leurs blessures. Ce nouvel incident intervient après le décès vendredi d'un étudiant de 22 ans qui avait fait une chute accidentelle lors d'une des précédentes manifestations.
Plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées, dans la soirée du samedi 9 novembre, pour une veillée funèbre, au cœur d'un 24e week-end d'affilée de manifestations qui a donné lieu à de nouveaux heurts entre contestataires et policiers.
Le fonctionnement de plusieurs lignes de train et de métro était perturbé, dans la matinée du 11 novembre, alors que la police antiémeute se déployait près des stations et des centres commerciaux. De nombreuses universités ont annulé les cours prévus lundi du fait des retards importants dans les transports publics.
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