Le Premier ministre hongrois a fustigé le plan européen de réduction de la consommation de gaz, ironisant sur les chambres à gaz du régime nazi.Sur la question migratoire, il a en outre réaffirmé avec virulence son rejet d'une société "multi-ethnique".
En pleine crise européenne du gaz, Viktor Orban fait de nouveau polémique. Lors d'un discours prononcé samedi 23 juillet, en Transylvanie roumaine, où réside une importante communauté hongroise, le Premier ministre hongrois a fustigé le plan de Bruxelles de diminuer de 15% la demande européenne de gaz, adopté ce mardi par les vingt-sept, faisant allusion aux chambres à gaz du régime nazi.
"Je ne vois pas comment ils peuvent y contraindre les Etats membres, quoiqu'il existe un savoir-faire allemand dans ce domaine, comme le passé l'a montré", a ironisé le responsable politique d'extrême droite. Sur un autre sujet, il a en outre tenu des propos anti-migrants, réaffirmant avec virulence son rejet d'une société "multi-ethnique". "Nous ne voulons pas être une race mixte", qui se mélangerait avec "des non-Européens", a-t-il dit. Viktor Orban qui avait tenu des propos similaires dans le passé mais sans utiliser le terme de "race", selon des experts.
Le Comité international d'Auschwitz "horrifié"
Un discours "stupide et dangereux", a réagi ce mardi 26 juillet le comité international d'Auschwitz, qui rappelle aux survivants de l'Holocauste "les périodes sombres de leur propre exclusion et persécution". Le président du Comité, qui s'est dit "horrifié", appelle l'Union européenne à "prendre ses distances avec de tels relents racistes". Il a appelé le chancelier autrichien Karl Nehammer, qui accueille jeudi Viktor Orban en visite officielle à Vienne, à se démarquer au nom de l'UE. Il faut "faire comprendre au monde qu'un Monsieur Orban n'a pas d'avenir en Europe", dont il "nie sciemment les valeurs".
Dans la classe politique, le ministre roumain des Affaires étrangères Bogdan Aurescu a jugé "inacceptables" de telles "idées". La communauté juive hongroise s'est également insurgée contre ce discours. "De nombreuses espèces différentes peuplent notre planète. Sur deux pattes, travaillant, parlant et pensant parfois, une seule espèce vit pourtant sur cette terre : l'Homo Sapiens Sapiens. Cette race est une et indivisible", a écrit sur Facebook le grand rabbin Robert Frölich.
Des critiques contre lesquelles le gouvernement hongrois s'est défendu mardi, par la voix de son porte-parole Zoltan Kovacs. Celui-ci a évoqué "une mauvaise interprétation" des propos par "des gens qui ne comprennent clairement pas la différence entre le mélange de différents groupes ethniques de la sphère judéo-chrétienne et le mélange des peuples de différentes civilisations".
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