TROISIÈME SEXE - A 30 ans, Farzana Riaz a reçu le premier passeport transgenre jamais délivré par les autorités pakistanaises. Une avancée importante dans un pays où la communauté LGBT reste très marginalisée.
"Avant, j'avais des problèmes dans les aéroports internationaux à cause de la contradiction entre mon apparence et la mention du sexe dans mon passeport". Des malentendus qui ne devraient toutefois plus survenir dans la vie de Farzana Riaz. "J'ai reçu mon passeport qui m'attribue le sexe X, et non masculin ou féminin", a déclaré samedi à l'AFP cette transgenre pakistanaise de 30 ans qui vit à Peshawar.
C'est la première fois qu'un tel document est délivré par le Pakistan. "Auparavant, j'avais un passeport qui m'attribuait le sexe masculin. Mais cette fois j'ai dit aux autorités que je n'accepterais plus de passeport s'il ne m'identifiait pas comme transgenre", a expliqué Mme Riaz, cofondatrice et la présidente de l'association TransAction. Cette dernière milite en faveur des droits de la communauté khawajasiras (au Pakistan, ce terme englobe les transsexuels, les travestis et les eunuques).
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Victimes de discriminations en tout genre
A noter qu'il y aurait environ 500.000 transgenres au Pakistan. Lesquels se présentent comme les héritiers culturels des eunuques (hommes castrés) qui officiaient à la cour des empereurs moghols. Pour gagner de l'argent, ils sont nombreux à accomplir des rituels tels que la bénédiction des nouveaux nés ou en dansant lors de mariages et de fêtes.
Pour rappel, le Pakistan est devenu en 2009 l'un des premiers pays au monde à reconnaître l'existence d'un troisième sexe. Depuis, certains d'entre eux se sont même présentés à des élections. Des signes positifs quant à leur intégration dans la société. Mais, le chemin vers leur acceptation totale est encore long puisqu'une grande majorité de transgenres continuent à vivre de mendicité ou de la prostitution, tout en étant victimes d'extorsions et de discriminations en tout genre.
Prohibée par l'Islam, l'homosexualité est quant à elle passible de 10 ans de prison et de 100 coups de fouet au Pakistan.