Iles Féroé : plus de 1400 dauphins abattus lors d'une chasse traditionnelle controversée

Publié le 16 septembre 2021 à 6h40, mis à jour le 16 septembre 2021 à 7h23

Source : TF1 Info

INDIGNATION - En une seule journée, plus d’un millier de dauphins ont été tués dimanche 12 septembre aux îles Féroé, à l’occasion d’une chasse traditionnelle, "le grind", qui fait depuis l’objet de vives critiques.

L’ONG écologiste Sea Shepherd a dénoncé une "pratique barbare", "un crime contre le vivant". Le gouvernement local défend pour sa part une tradition ancestrale. Dimanche dernier aux Féroé, territoire autonome danois situé en mer du Nord, 1.423 dauphins à flancs blancs ont été mis à mort, un massacre à l’ampleur inhabituelle qui a suscité émotion et indignation. 

"Il ne fait aucun doute que la chasse aux cétacés dans les îles Féroé est un spectacle dramatique pour les personnes peu habituées à la chasse et au massacre de mammifères. Ces chasses sont néanmoins bien organisées et entièrement réglementées", a assuré auprès de l'AFP un porte-parole du gouvernement de Torshavn, la capitale des îles.

Le "grind" ou "grindadrap" consiste, en les encerclant, à acculer avec des bateaux un banc de petits cétacés dans une baie. Ils tombent alors entre les mains de pêcheurs restés à terre, qui les tuent avec des couteaux.

Habituellement, les animaux chassés sont des dauphins-pilotes, appelés aussi globicéphales noirs. Mais ce week-end, ce sont des dauphins à flancs blancs, dont la chasse est également autorisée, qui ont été pêchés de la sorte dans un fjord près de Skala, au centre de l'archipel.

"Nous n'avons pas de tradition de chasser ces mammifères-là, il y en a généralement quelques-uns dans la chasse, mais nous n'en tuons normalement pas un si grand nombre", a expliqué un journaliste de la télévision publique locale KVF, Hallur av Rana. Selon lui, jamais une prise aussi importante n'a été réalisée dans l'archipel. 

"Il a fallu du temps pour tous les tuer"

Courrier international rapporte que parmi les organisateurs du grind, certains jugent que les choses ne se sont pas déroulées comme elles auraient dû. Heri Petersen, qui préside l’association de chasse dans la baie où le massacre a eu lieu, et qui se dit "consterné par ce qui s’est passé", a ainsi déclaré que "beaucoup trop de dauphins avaient été rassemblés dans la baie, avec trop peu de personnes sur la plage pour les tuer, ce qui a prolongé leur agonie".

Des photos montrant plus d'un millier de cétacés ensanglantés sur la plage ont engendré de nombreuses critiques. "Cela semble assez extrême et il a fallu du temps pour les tuer tous alors que d'habitude c'est assez rapide", a ajouté Hallur av Rana, soulignant que 53% de la population de l'archipel était opposée à la pêche de cette espèce mais que les Féringiens n'envisageaient aucunement de renoncer au grind, système de chasse durable d'après les autorités féringiennes.

Selon les estimations locales, il y a environ 100.000 globicéphales noirs dans les eaux autour de l'archipel, qui compte environ 50.000 habitants. En 2020, quelques 600 cétacés avaient été tués. Le produit de cette pêche n'est pas commercialisé mais utilisé pour sa viande.


La rédaction de TF1info avec AFP

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