ALERTE - Une tour de 27 étages a été ravagée durant la nuit dernière, dans le quartier de North Kensington, à Londres. L'origine de l'incendie demeure inconnue, mais un collectif d'habitants avait tiré la sonnette d'alarme en se plaignant de l'état de l'immeuble et des risques d'incendie potentiels. Un premier bilan fait actuellement état d'au moins six morts et plus de 50 blessés.
L'alarme a été donnée vers 1 h 00 du matin dans cet immeuble de logements sociaux situé dans l'ouest de la capitale, dans le quartier de North Kensington, près de Sheperd's Bush et de Notting Hill. Durant plusieurs heures, une épaisse colonne de fumée s'est élevée dans le ciel de Londres et deux cents pompiers continuaient à lutter contre le sinistre dont l'origine est encore inconnue. Des témoins et rescapés ont raconté avoir vu des habitants sauter dans le vide pour échapper aux flammes qui ravageaient cette tour de 120 appartements sur 27 étages.
Un homme a également été aperçu agitant un linge blanc par la fenêtre, une femme portant son bébé à la fenêtre de son logement, également. Le feu s'est propagé extrêmement vite et si les pompiers ont pu progresser jusqu'au 20ème étage en évacuant le plus grand nombre, nul doute que la colère des habitants devraient se faire entendre dans les heures et les jours à venir. Et pour cause, un collectif d'habitants de cette tour avait multiplié les avertissements sur son blog.
Sadiq Khan promet aux habitants qu'il obtiendra des réponses
Sadiq Khan, maire de Londres, a publié un communiqué sur les réseaux sociaux dans lequel il explique que de nombreuses questions seront posées dans les jours à venir, notamment sur les causes de la tragédie, et qu'il obtiendra des réponses.
I'm truly devastated to see the horrific scenes of the major fire at #GrenfellTower in #Kensington . My statement: https://t.co/cVKB8L6IyW pic.twitter.com/mlPngrmy8T — Sadiq Khan (@SadiqKhan) 14 juin 2017
Tous nos avertissements sont tombés dans l'oreille d'un sourd alors qu'une catastrophe comme celle-ci était inévitable
Le collectif d'action de Grenfell Tower
Car les habitants en auront probablement, si l'on en croit leur blog, Grenfell Action Group. Ce collectif avait pourtant prévenu à de nombreuses reprises des dangers et des risques d'incendie potentiels de leur habitation. "Les lecteurs réguliers de notre blog savent que nous avons alerté des mesures de sécurité très pauvres de Grenfell Tower, durant les dernières années, peut-on lire sur le blog. Tous nos avertissements sont tombés dans l'oreille d'un sourd alors qu'une catastrophe comme celle-ci était inévitable", a commenté le blog d'un Groupe d'action de Grenfell après le drame".
"Nous avons essayé de prévenir Royal Borough of Kensington et Chelsea, propriétaire de l'immeuble et la Kensington and Chelsea Tenant Management Organisation, qui est supposée gérer les logements sociaux", explique le collectif. En novembre dernier, ce collectif expliquait dans un post intitulé "KTCMO joue avec le feu" l'impasse dans laquelle il se trouvait, face à son propriétaire et gestionnaire. "C'est une pensée vraiment terrible, mais le Grenfell Action Group croit fermement que seul un événement catastrophique exposera l'inaction et l'incompétence de notre propriétaire, le KCTMO, et que seul un drame mettra fin aux conditions de vie dangereuses et à la négligence de la législation sur la santé et la sécurité qu'ils infligent à leurs locataire", prévenait-il.
Construite en 1974, la tour a récemment eu droit à une rénovation de 10 millions de livres, selon le Guardian. Des travaux démarrés en 2014 et achevés en mai 2016. En 2013, des habitants avaient signalés dans une évaluation du risque incendie du bâtiment, que des extincteurs situés dans la chaufferie, les sous-sols, les ascenseurs ou encore au rez-de-chaussée, avaient une date de péremption dépassée d'un an. Certains étaient même barrés d'un signe "condamné" et n'avaient pas été testés depuis ... 2009. "Cela semble indiquer que les inspections mensuelles des occupants ne sont pas effectuées", avait alors déclaré un responsable de la santé et de la sécurité à l'époque.
Des consignes de sécurité qui posent question
En mars dernier, après une énième alerte du collectif, le bailleur avait installé des consignes de sécurité et d'évacuation qui conseillait aux habitants de quitter leur appartement, si ce dernier était en proie aux flammes mais de rester chez eux, si un feu se déclarait ailleurs dans l'immeuble.
Dans la foulée de l'incendie, plusieurs rescapés ont déploré qu'on leur ait conseillé de rester confinés dans leur appartement. "Si on avait suivi ces conseils on serait morts", a déclaré Nicky Paramasivan à la BBC. Si le bailleur a jusque-là, fait la sourde oreille, à en croire le collectif de Grenfell, nul doute qu'il va devoir s'expliquer sur ces manquements et consignes visiblement déficientes.
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