Alors que les négociations entre syndicats et gouvernement sont dans l'impasse, les "grèves de la colère" au Royaume-Uni devraient encore durer.Les Britanniques sont frappés de plein fouet par l'envolée du coût de la vie, liée à la guerre en Ukraine.Le secteur de la santé s'inquiète d'une "crise humanitaire" qui "pourrait provoquer des vagues de maladies dans le pays".
Le "Tube", le célèbre métro de Londres, quasi paralysé vendredi 19 août, un train sur cinq en circulation ce samedi 20 août, des ports et la poste à l'arrêt. Au Royaume-Uni, des grèves massives bloquent le pays, du jamais vu depuis des décennies. Ces "grèves de la colère" s'organisent en réaction à l'inflation record outre-Manche, qui a atteint 10,1% sur un an en juillet, et pourrait dépasser les 13% en octobre, le niveau le plus élevé d'un pays du G7.
Les syndicats, à l'origine de ce mouvement, réclament une hausse des salaires adaptée à l'augmentation du coût de la vie. L'envolée générale des prix s'explique par la crise de l'énergie liée à l'invasion russe en Ukraine, qui frappe de plein fouet les Britanniques, dont le gouvernement n'a pas mis en place de bouclier tarifaire. Résultat : les tarifs de l'électricité pour les particuliers devraient avoir plus que triplé sur un an en janvier prochain. Un phénomène qui inquiète le secteur de la santé, des professionnels ayant mis en garde, vendredi, le gouvernement britannique contre la menace d'une "crise humanitaire" due à l'explosion des prix de l'énergie.
"Les Britanniques en ont assez d'être arnaqués"
Mick Lynch, secrétaire général du RMT
Les négociations avec la multitude d'opérateurs ferroviaires privés sont jusqu'à présent dans l'impasse. Le ministre des Transports Grant Shapps, accusé de bloquer la situation, reproche de son côté aux organisations syndicales de refuser des réformes pour moderniser le rail. Il a assuré vendredi qu'il pourrait passer en force. Dimanche, les dockers du port de Felixstowe (est de l'Angleterre) - le plus gros pour le fret dans le pays - démarrent une grève de huit jours, menaçant de mettre à l'arrêt une grande partie du trafic de marchandises du pays.
Côté rail, Mick Lynch, secrétaire général du RMT, a déclaré que les grévistes avaient le soutien du public. Les Britanniques en ont "assez d'être arnaqué par ce gouvernement et par les entreprises britanniques, avec des entreprises comme BP et British Gas qui font des profits énormes, alors que les gens ont du mal à gagner leur vie", a-t-il déclaré samedi sur la BBC. Tandis que les débrayages des cheminots se poursuivent par épisodes depuis juin, faute d'accord salarial, Mick Lynch a assuré continuer à chercher des "solutions" mais a jugé "très probable" la perspective de nouvelles grèves.
"Beaucoup de gens pourraient être contraints de choisir entre sauter des repas pour chauffer leur logement, ou vivre dans le froid et l'humidité", a alerté de son côté la NHS Confederation, regroupant de nombreuses organisations de santé publique. Celles-ci craignent de voir augmenter le nombre de malades, mais aussi de décès résultant de logements trop froids, déjà estimés à 10.000 par an.
"Le pays est confronté à une crise humanitaire", a résumé le dirigeant de l'organisation, Matthew Taylor, pour qui la situation "pourrait provoquer des vagues de maladies dans le pays", avec notamment des répercussions sur la mortalité infantile. "A moins que le gouvernement prenne des mesures en urgence, cette situation va provoquer une crise de santé publique", a-t-il insisté. Un appel publié alors que le gouvernement sortant de Boris Johnson se contente de gérer les affaires courantes, dans l'attente de l'élection de son successeur à la tête du parti conservateur, dont le résultat sera connu le 5 septembre.
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