Annexions, mobilisation... Poutine choisit l'escalade

Nouvelles sanctions économiques, poursuite de l'offensive russe... Le point sur la situation en Ukraine

par Léa LUCAS
Publié le 12 mars 2022 à 7h01
JT Perso

Source : TF1 Info

De nouvelles sanctions économiques européennes et américaines contre la Russie.
De nouvelles villes ukrainiennes bombardées par les troupes russes.
Des dizaines de milliers de logements proposés aux réfugiés en France.

Ce vendredi 11 mars, soit le 16ème jour depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la situation militaire s'enlisait. Si les troupes russes continuent de gagner des parcelles de terrain ukrainien, en se rapprochant inexorablement des villes majeures du pays, les soldats ukrainiens continuent de résister, tandis que leur président, Volodymyr Zelensky, appelle l'Europe "à en faire plus." Une Europe pourtant "unie", selon Emmanuel Macron, qui a clôturé le sommet de Versailles. À l'issue de deux jours de discussions, les 27 États membres ont ainsi décidé de durcir les sanctions économiques contre la Russie, appuyés par le président Joe Biden, qui a pris des décisions similaires, ainsi que de continuer à aider les réfugiés toujours en plein exode.

De nouvelles sanctions économiques contre la Russie

CLÔTURE DU SOMMET DE VERSAILLES. À l'issue de ce sommet européen - qui s'est tenu ces jeudi 11 et vendredi 12 mars en France - Emmanuel Macron a annoncé que de nouvelles sanctions économiques massives pourraient être prises contre la Russie si celle-ci poursuivait ses offensives militaires en Ukraine. Le chef de l'État français n'a pas exclu que l'Union Européenne (UE) puisse s'en prendre aux importations de gaz ou de pétrole, jusqu'ici épargnées en raison de leur coût pour les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes. "Rien n'est interdit, rien n'est tabou", a-t-il lancé, tandis que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, venait d'annoncer quelques minutes plus tôt l'interdiction de l'exportation de produits européens de luxe vers la Russie, afin de porter "un coup à (son) élite." Enfin, Emmanuel Macron a réaffirmé le soutien économique et humanitaire de l'Europe à l'Ukraine, avec notamment le versement de 500 millions d'euros supplémentaires pour armer le pays victime d'un envahissement "brutal et injustifié", selon le chef de l'État. 

ACCROISSEMENT DES SANCTIONS ÉCONOMIQUES PAR LES ÉTATS-UNIS. Plus tard dans l'après-midi ce vendredi, c'est son homologue américain, Joe Biden, qui a annoncé dans une brève allocution, depuis la Maison Blanche, le renforcement des sanctions économiques contre la Russie. Plus précisément, il a indiqué exclure la Russie du régime normal de réciprocité régissant le commerce mondial, ouvrant la voie à l'imposition de tarifs douaniers punitifs, soit la privation de son statut privilégié dans le libre-échange. "Nous prenons des mesures supplémentaires pour interdire les secteurs phares de l'économie russe, notamment les produits de la mer, la vodka et les diamants", a déclaré le président américain. Joe Biden s'est également engagé à "éviter" une "confrontation directe entre l'Otan et la Russie", car elle provoquerait "la Troisième Guerre mondiale".

"AVANCÉE POSITIVE" DES POURPARLERS SELON POUTINE. De son côté, le président russe a déclaré voir des "avancées positives" dans les pourparlers avec l'Ukraine. À l'occasion d'une rencontre avec son allié, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, Vladimir Poutine a indiqué : "Je vais vous informer (...) de comment se passent les négociations, qui ont lieu presque tous les jours désormais. Il y a certaines avancées positives". Il n'a toutefois pas détaillé ces "avancées" en public. 

Deux nouvelles villes ukrainiennes bombardées

JUSQU'ALORS ÉPARGNÉES, DNIPRO ET LUTSK BOMBARDÉES. Si le nord-ouest et le centre de l'Ukraine étaient relativement à l'abri des attaques russes jusqu'à présent, quatre soldats ukrainiens ont perdu la vie ce vendredi et six autres ont été blessés au niveau de la base aérienne de Lutsk, située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise. Plus bas, au centre du pays, trois missiles russes ont été envoyés sur la ville de Dnipro, détruisant un jardin d'enfant, un immeuble d'habitations ainsi qu'une usine de chaussures, faisant un mort. Cette cité industrielle d'un million d'habitants présente un intérêt stratégique primordial pour l'armée russe, car elle est située sur le Dniepr, le fleuve qui marque la séparation entre l'est, en partie prorusse, de l'Ukraine et le reste de son territoire.

L'ÉTAU SE RESSERRE AUTOUR DE KIEV, KHARKIV ET MARIOUPOL. Après une progression militaire modérée de la Russie ces derniers jours, elle devrait redémarrer son offensive prochainement. Ce jeudi déjà, des chars russes sont arrivés à la lisière nord-est de Kiev, qu'ils menacent d'encercler après être avoir atteint ses faubourgs nord et ouest. Plus à l'est, à Kharkiv - deuxième ville d'Ukraine d'1,4 million d'habitants, à 50 km de la frontière russe, encerclée et frappée par d'intenses bombardements -, les forces russes "sont à présent juste à l'extérieur". L'armée russe continue par ailleurs d'assiéger la ville portuaire de Marioupol, où plus de 1500 personnes ont été tuées et où des centaines de milliers de civils n'ont pas pu être évacués. La prise de cette cité d'importance stratégique permettrait d'établir une continuité territoriale totale entre les forces russes en provenance de la Crimée, annexée par Moscou en 2014, et les troupes séparatistes et russes du Donbass (est). Quant à la région de Mykolaïv (sud-ouest) - dernier verrou avant le principal port ukrainien, Odessa, sur la mer Noire, pas encore touché pour l'instant -, elle est le théâtre de violents combats et bombardements depuis plusieurs jours.

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Alors que plus de 2,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe, selon les derniers chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la France a accueilli près de 10.000 ukrainiens sur son territoire. Elle se prépare à en voir arriver quelques milliers supplémentaires dans les jours à venir.

HÉBERGEMENTS EN FRANCE. La ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, a annoncé ce vendredi que L'État français a reçu près de 30.000 propositions pour héberger les Ukrainiens fuyant la guerre, dont environ deux tiers émanent de particuliers. Chaque proposition est vérifiée avant d'être attribuée par les collectivités et les associations aux arrivants Ukrainiens.

TRANSFERT DE RÉFUGIÉS DE LA MOLDAVIE VERS LA FRANCE. Gérald Darmanin, lui, a annoncé le transfert en France de quelque 2500 Ukrainiens actuellement réfugiés en Moldavie, dans le cadre d'une opération que la Commission européenne coordonne "vers les pays volontaires". Le ministre de l'Intérieur a précisé dans un tweet que cet accueil avait été décidé par le président Emmanuel Macron. "C'est la première grande opération de ce type", a-t-il alors commenté.


Léa LUCAS

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