Emmanuel Macron a justifié sa décision ne de pas utiliser le terme de génocide pour parler des massacres en Ukraine jeudi.Le chef de l'État a estimé que "l'escalade verbale" n'allait pas "aider l'Ukraine".Il a pu échanger à ce propos avec son homologue ukrainien dans la soirée.
Un débat de juristes et pas de politiques. C'est ainsi qu'a justifié Emmanuel Macron sa décision de ne pas utiliser le terme de génocide pour dénoncer ce qu'il se passe en Ukraine, assurant que "l'escalade verbale" n'allait pas aider le pays et pourrait entraîner les Occidentaux à intervenir. "Le mot de génocide a un sens", a déclaré le président sortant auprès de France Bleu, alors qu'il était jeudi en déplacement au Havre (nord-ouest) dans le cadre de sa campagne pour l'élection présidentielle en France.
Il faut que tout le monde sache garder raison
Emmanuel Macron
Selon lui, "les États qui considèrent que c'est un génocide se doivent par les conventions internationales d'intervenir. Est-ce que c'est ce que les gens souhaitent ? Je ne crois pas", car ce serait "devenir cobelligérant" du conflit. "Il faut que tout le monde sache garder raison, ça n'est pas aider l'Ukraine (...) que de rentrer dans l'escalade verbale sans en tirer toutes les conséquences", a-t-il averti."Je garde la même ligne d'action : tout faire pour arrêter cette guerre, être aux côtés des Ukrainiens, continuer à avoir les mesures de solidarité et œuvrer pour retrouver la paix et protéger nos compatriotes de la guerre", a-t-il conclu sur la radio.
Il a par ailleurs précisé s'être entretenu avec le président Volodymyr Zelensky dans la matinée et a de nouveau discuté avec lui jeudi soir. Selon l'Élysée, le chef d’État ukrainien a alors "remercié" son homologue français pour les livraisons d'armes intervenues.
Face au refus d'Emmanuel Macron d'utiliser le terme de génocide, contrairement au président américain Joe Biden, le président ukrainien avait jugé cela "très blessant". Le chef de l'État français n'est pourtant pas le seul à s'être montré prudent. Le chancelier allemand Olaf Scholz et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se sont aussi gardés de reprendre ce terme. "Le génocide est strictement défini dans le droit international. Et à l'ONU, nous nous basons sur la détermination juridique des organes judiciaires appropriés", a souligné Antonio Guterres.
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TF1 Info