CONTROVERSE - La dégradation soudaine et suspecte de l'état de santé d'Alexeï Navalny défraie la chronique, alors que ses médecins allemands ont découvert des des traces de poison dans les analyses. Cette affaire heurte les sensibilités, d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une première...
Même stabilisé, l'état de l'opposant russe Alexeï Navalny reste préoccupant. Toujours hospitalisé en Allemagne après son transfert, le quadragénaire devrait survivre. Néanmoins, son empoisonnement soupçonné oppose Berlin et Moscou depuis plusieurs jours maintenant. Une affaire d'autant plus préoccupante que certaines autres personnalités russes ont été victimes d'empoisonnements, avérés ou suspectés, dans un passé récent.
Alexeï Navalny
Avant le début de l'affaire actuelle, l'opposant politique à Vladimir Poutine avait déjà été ciblé par le passé. Le 28 juillet 2019, alors incarcéré en Russie pour avoir appelé à manifester devant la mairie de Moscou, il est admis à l'hôpital pour un mal mystérieux. Paupières gonflées, multiples abcès au cou, au dos, sur le torse et aux coudes : ses symptômes interpellent. Alors que les autorités évoquent une "grave réaction allergique", l'entourage de la victime, qui nie avoir jamais eu d'allergie, dénonce l'usage d'un "agent toxique". Une thèse à l'époque réfutée par les médecins qui réfutent l'existence de toute trace de "substance toxique".
Piotr Verzilov
Militant du groupe contestataire Pussy Riot, Piotr Verzilov est admis au service de réanimation toxicologique de l'hôpital de Moscou le 14 septembre 2018. Il est rapidement transféré dans un établissement sanitaire berlinois. Les résultats des médecins allemands révèlent "très vraisemblablement un cas d'empoisonnement". Une possibilité que son ex-épouse Nadejda Tolokonnikova défend également. Selon elle, l'activiste aurait été empoisonné lors d'un procès dans un tribunal moscovite quelques jours plus tôt.
Sergueï Skripal
L'ex-agent double russe et sa fille Ioulia sont retrouvés inconscients dans un centre commercial de Salisbury (Angleterre) le 4 mars 2018. Dans un état grave, ils sont immédiatement hospitalisés. Des traces de Novitchok, un puissant agent innervant de conception soviétique, sont décelées dans le sang des victimes. Londres accuse alors Moscou d'être derrière cet empoisonnement, en répression de la collaboration de l'ancien membre des services secrets avec le renseignement britannique. La Russie nie toute implication ; s'ensuit une importante crise diplomatique entre les deux pays. Si Ioulia et Sergueï Skripal sortiront de l'hôpital quelques mois après, une autre jeune femme ne s'en sortira pas. Elle décède après s'être aspergée de ce qu'elle pensait être un parfum.
Alexandre Litvinenko
Ancien agent du FSB (services secrets russes), Alexandre Litvinenko perd la vie le 23 novembre 2006. Quelques jours plus tôt, il avait subi un empoisonnement au polonium-210, une substance radioactive très toxique. Une enquête britannique a établi près de 10 ans plus tard la culpabilité de deux exécutants russes qui avaient pris un thé avec la victime dans un hôtel. Mise sous pression, la Russie dément son implication dans cet assassinat.
Viktor Iouchtchenko
Lors de la campagne des élections présidentielles ukrainiennes de 2004, l'opposant au favori de Moscou, Viktor Iouchtchenko tombe brutalement et grièvement malade. Le héraut de la Révolution orange est hospitalisé d'urgence. Les médecins identifieront alors un empoisonnement à la dioxine. Son visage grêlé et déformé porte toujours les stigmates de la maladie.
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