Iran : la répression des manifestations a fait "au moins 143" morts, selon Amnesty International

Publié le 26 novembre 2019 à 9h19

Source : JT 20h WE

INTERNATIONAL - Amnesty International a revu lundi à la hausse son bilan de la contestation en Iran, évoquant "une attaque épouvantable contre la vie humaine". Au même moment, une foule importante s'est rassemblée à Téhéran à l'appel des autorités afin de dénoncer des "émeutes".

"Une attaque épouvantable contre la vie humaine" : Amnesty International a revu à la hausse son bilan concernant la contestation en Iran, estimant que la répression a fait "143 morts" ces derniers jours. "Cette guerre est finie", a commenté le commandant en chef des Gardiens de la Révolution, qui s'exprimait lundi au cours d'un rassemblement monstre organisé en soutien aux autorités.

"La communauté internationale doit dénoncer l'usage intentionnel de la force létale par les forces de sécurité iraniennes ayant conduit au meurtre d'au moins 143 manifestants dans les rassemblements ayant éclaté le 15 novembre", a affirmé Amnesty International. Selon l'ONG, des vidéos montrent que les forces de sécurité ont tiré "intentionnellement" contre des manifestants qui ne les menaçaient pas, voire "s'enfuyaient en courant". Amnesty pense d'ailleurs que 'le bilan est bien plus lourd" et a précisé que son enquête continue. Une enquête compliquée à mener, notamment car l'accès à internet avait été coupé par les autorités le 16 novembre dans l'ensemble du pays. Celui-ci n'avait toujours pas été rétabli à son niveau d'avant la crise lundi soir.

"Si vous violez nos lignes rouges, nous vous détruirons"

Les manifestations avaient débuté le 15 novembre. En cause : l'annonce d'une hausse du prix de l'essence, alors que le pays fait déjà face à une crise économique due au rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran. Après dix jours de répression sanglante, le pouvoir a repris la main. Et organisé un rassemblement de soutien au régime lundi, dans les rues de Téhéran. Composée de femmes en tchador, d'hommes en civil ou de clercs chiites enturbannés, jeunes et moins jeunes, la foule a convergé par différentes avenues vers la place Enghelab ("Révolution" en persan). 

Nombre de participants brandissaient des portraits de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique, dont le général Salami a vanté les "compétences", appelant chaque Iranien à le suivre. S'adressant "une nouvelle fois aux ennemis" que sont "l'Amérique, la Grande-Bretagne, Israël, la maison des Saoud (la famille royale d'Arabie saoudite, ndlr)", le général Salami a lancé : "si vous violez nos lignes rouges, nous vous détruirons".


La rédaction de TF1info

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