Iran : sanctions pour non-port du voile, le recours à la reconnaissance faciale redouté

par TD avec AFP
Publié le 16 avril 2023 à 18h22

Source : TF1 Info

L'Iran poursuit sa politique répressive à l'égard des femmes qui ne portent pas le voile.
Des commerces déjà avertis pour leur manque de rigueur dans le contrôle de ces règles ont été fermés par les autorités.
Le déploiement de caméras et d'outils de reconnaissance faciale est en pleine expansion.

Fin mars, le chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhossein Mohseni Ejei, avait averti que toutes les femmes qui enlevaient le voile seraient "punies". Des menaces que les autorités mettent à exécution, si l'on en croit la police. Celle-ci a annoncé la fermeture par les autorités de plus de 150 établissements commerciaux en seulement 24 heures. Il leur est reproché de ne pas avoir respecté ces règles, censées s'appliquer à leurs salariées. 

Ces annonces de fermetures ont été mises en avant ce dimanche, dans la foulée de l'entrée en vigueur de nouveaux moyens de contrôle par la police. Celle-ci recourt désormais à des caméras de surveillance couplées à des outils de reconnaissance faciale. Un déploiement technologique qui vise à rendre plus strict le contrôle du port du voile par les femmes, rendu obligatoire depuis 1979 et la Révolution islamique en Iran. 

Lors d'une récente interview donnée à la télévision d'État, le chef de la police iranienne prévenait que de nouveaux moyens seraient mis en place pour traquer les contrevenantes. "À partir de samedi prochain [le 15 avril, NDLR], les personnes qui enlèveront leur voile seront identifiées à l'aide d'équipements intelligents", déclarait-il.

Des contrôles y compris pour les personnes en voiture

"Les policiers ont dû mettre sous scellés 137 magasins et 18 restaurants et salles de réception dans le pays pour ne pas avoir prêté attention aux avertissements précédents" liés à l'obligation du voile, a fait savoir ce weekend un porte-parole de la police. Une communication qui peut aussi être perçue comme une réponse à la résistance d'un nombre croissant d'Iraniennes. Elles sont de plus en plus nombreuses à défier le code vestimentaire obligatoire, à commencer par le port du voile. Un pied de nez aux autorités amplifié depuis le début des manifestations qui ont fait suite à la mort Mahsa Amini le 16 septembre 2022. La jeune femme, arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire, avait péri en détention.

La police, lors de cette prise de parole, a aussi averti que les propriétaires de voitures devront être sur leurs gardes. Ils recevront ainsi un message d'avertissement si une passagère ne respectait pas le code vestimentaire. Un cas de récidive serait par ailleurs synonyme de saisie de leur véhicule. "Lors des dernières 24 heures, plusieurs centaines de cas d'absence du port du voile dans les voitures ont été enregistrés par les inspecteurs de police et les propriétaires des voitures ont été informés par des textos", a ajouté le représentant des forces de l'ordre.


TD avec AFP

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